« Il est bien prévu dans le projet de loi de finances rectificative une reprise de dette de l’EPFR » (Etablissement public de financement et de restructuration), un organisme créé dans les années 1990 afin d’organiser le soutien financier de l’Etat au plan de sauvetage du Crédit Lyonnais, a indiqué un porte-parole du ministère, qui a également confirmé le montant évoqué par le quotidien.
Mettre un terme à un « naufrage industriel » – Précisément, un des articles de la loi de finances rectificative de 2013 qui doit être présentée mercredi au conseil des ministres « autorisera l’Agence France Trésor – le service de Bercy chargé de la dette – à emprunter 4,5 milliards d’euros sur les marchés financiers », avec pour objectif de rembourser « les dernières dettes générées par la quasi faillite de cette banque publique en 1993 ». « Si le Parlement accepte la mesure, l’Etat mettra donc un point final au volet financier de ce naufrage industriel », souligne Le Parisien.
Pour sauver Le Crédit Lyonnais, l’Etat a créé en 1995 deux structures: le Consortium de réalisation (CDR), qui était chargé de vendre des actifs du Crédit Lyonnais, et l’EPFR, qui avait emprunté à l’époque 130 milliards de francs (environ 19,8 milliards d’euros) à l’établissement bancaire, rappelle le journal. Il reste aujourd’hui une traite de 4,5 milliards d’euros à régler avant le 31 décembre 2014.
Conditions de crédit favorables – « On anticipe d’un an sur l’échéance car les conditions de financement sont favorables », a expliqué le porte-parole, faisant valoir qu’il s’agissait d' »une solution conforme à l’intérêt des finances publiques ».
« Ce n’est pas un événement. Ce n’est pas quelque chose qui arrive et que nous n’avions pas envisagé », a souligné le ministre du Budget Bernard Cazeneuve.
« Nous avons actuellement des conditions de crédit, de financement exceptionnelles, il faut mettre ça derrière nous », a confirmé pour sa part le ministre de l’Economie Pierre Moscovici sur France 5. « Quand je m’occupe du Crédit Lyonnais, je pense avant tout aux contribuables et je le fais avec ce remboursement », a-t-il ajouté.
Cependant le feuilleton judiciaire de ce dossier se poursuit, notamment le dossier Adidas et l’arbitrage controversé qui avait accordé 403 millions d’euros à l’homme d’affaires Bernard Tapie pour solder son contentieux avec le Crédit Lyonnais.
« Quand l’Etat prétend que c’est la clôture de l’ardoise, je ne suis pas sûr que ce soit le cas », a réagi Bernard Tapie, qui souhaite que « soit au Sénat, soit à l’Assemblée nationale, il y ait une commission d’enquête qui s’attache à faire la lumière sur les plus grands scandales du Crédit Lyonnais ».
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