Elle devait initialement ouvrir « à l’automne », sans que l’on en sache guère plus. La première salle de shoot française devrait finalement commencer à accueillir du public « vers le mois de novembre » a précisé le maire (PS) du 10ème arrondissement de Paris, alors qu’elle doit être installée dans son quartier au 39 boulevard de la Chapelle, aux abords de la gare du Nord. Invité le week-end dernier sur France 3 Ile-de-France, Rémi Féraud (PS) a justifié ce léger retard par « des travaux d’aménagement qui commencent et un certain nombre de démarches administratives et juridiques à poursuivre. »
Démarches juridiques – Première difficulté rencontrée avant l’officialisation du début de cette expérimentation ? Les craintes des riverains. Outre le « référendum populaire » – où 93% des 300 votants s’y étaient opposés – noyauté par l’opposition politique locale à l’approche des municipales, l’association « Parents contre la drogue », qui conteste l’initiative de Jean-Marc Ayrault de créer des salles de shoot, a déposé cet été un recours devant le Conseil d’Etat.
S’appuyant sur la loi qui interdit l’usage de stupéfiants en France, le président de cette association Serge Lebigot interroge « au nom de quoi le permet-on dans le 10ème arrondissement » arguant que ce territoire figure bel et bien en France.
Dans un arrêté du 26 juillet, les hauts-magistrats indique que l’association était « recevable à agir », que la décision du premier ministre n’était pas « de nature réglementaire » et qu’en l’état, ils transmettaient ce recours au Tribunal administratif de Paris.
Travaux d’aménagements – Autre problème, si le lieu d’installation des préfabriqués a définitivement été validé au printemps dernier après un accord entre la mairie d’arrondissement, la préfecture de Police, la SNCF et l’association Gaïa qui l’exploitera, il restait encore plusieurs détails à régler et non des moindres : outre le permis de construire – qui a été déposé dans le courant de l’été – il y avait également besoin « d’aménager le terrain et l’accès » avait mis en garde Rémi Féraud.
Deux entrées distinctes – l’une pour accéder à la salle de consommation, l’autre pour les salariés qui travaillent dans les structures SNCF voisines – devaient effectivement voir le jour avant sa mise en œuvre opérationnelle. Les travaux sont en cours.
Pour rappel, le gouvernement avait donné début février son feu vert pour expérimenter une telle salle, une première en France. Destinée aux toxicomanes de rue précarisés, elle doit leur permettre de consommer leurs drogues sous supervision de personnels de santé. Objectif final: réduire les risques de contamination (VIH, hépatite C), ainsi que les troubles à l’ordre public.
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