Le texte prévoit de réaliser les expropriations nécessaires d’ici quinze ans maximum et précise que le décret « emporte la mise en compatibilité des documents d’urbanisme » (article 4) dans une quarantaine de communes du Rhône, de l’Isère et de la Savoie. Une DUP qui permettrait d’envisager la réalisation de ce chantier pharaonique d’ici à 2028.
« Une excellente nouvelle » – « Cette déclaration d’utilité publique est une excellente nouvelle » s’est réjouie Bernadette Laclais, députée-maire (PS) de Chambéry, qui a aussi suivi le dossier Lyon-Turin lorsqu’elle était vice-présidente aux Transports de la région Rhône-Alpes. « C’est une décision intéressante qui intervient conformément au calendrier, même avec un peu d’avance sur l’automne 2013, et qui s’inscrit dans les engagements des deux Etats France et Italie depuis plusieurs années. Je n’ai pas d’inquiétude sur la volonté d’aboutir au plus haut niveau », indique l’élue, notamment pour répondre aux opposants qui invoquent le rapport Duron (Mobilité 21) où les accès au Lyon-Turin sont considérés comme « une seconde priorité » à réaliser après 2030, tout en confirmant l’intérêt du projet.
Quant à la mise en compatibilité des documents d’urbanisme, la députée-maire de Chambéry estime qu’il n’y a « pas de points d’achoppement majeurs : on a largement préparé le travail lors de la phase de concertation avec les habitants sur les impact de la ligne grande vitesse et on a fait une révision du PLU en 2004 ».
Un impact sur le foncier – Si l’agglomération de Chambéry est concernée par les travaux de l’ouvrage au départ de Colombier-Saugnieu dans le Rhône, les travaux d’accès auront un impact plus important sur le foncier avec les aménagements prévus entre Avressieux et Saint-Jean de Maurienne. Le décret du 1er Ministre prévoyant les expropriations d’ici à quinze ans précise d’ailleurs « de remédier aux dommages causés aux exploitations agricoles ».
La riposte des agriculteurs ne s’est faite attendre puisque, le 27 août, la FDSEA des Savoie et les Jeunes Agriculteurs Savoie dénonçaient « le coup de Jarnac de la DUP ». Les exploitants agricoles condamnent « l’absence de concertation réelle, la grande braderie des terres agricoles » tout en menaçant d’attaquer la DUP devant les juridictions compétentes.
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