S’il fallait donner une note aux élus sur la façon dont ils communiquent dans les affaires liées aux emprunts toxiques, la plupart s’en sortirait avec un zéro pointé.
Non seulement les informations sont incomplètes, noyées dans un discours rendant la plupart du temps incompréhensible la conduite de la collectivité, mais bien souvent la communication se limite à un simple communiqué avec silence total de l’élu !
Si la sensibilité des sujets liés aux emprunts toxiques peut justifier une telle discrétion (et encore…), l’attitude s’avère assez récurrente en ce qui concerne la communication financière des collectivités locales.
« Rares sont les élus qui assument un véritable discours sur leur politique financière et fiscale », constate un communicant ne sachant si c’est par « peur de communiquer sur des chiffres ou de parler d’argent ».
Certes, les budgets des collectivités ne sont pas faciles à vulgariser, mais les élus font-ils preuve de bonne volonté ? Se donnent-ils vraiment les moyens d’aider les citoyens à la compréhension de leur gestion financière ? Ce qui serait la moindre des choses puisqu’il s’agit d’argent public.
Les élus ont donc évidemment des comptes à rendre aux contribuables. D’autant que certaines collectivités se plient avec talent à l’exercice pédagogique à l’instar d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) dont le rapport financier 2012 est disponible dans son intégralité sur le site web de la ville et diffusé en open data.
Gageons que l’acte 3 de la décentralisation fasse évoluer les choses puisque l’article 18 encadre davantage la procédure budgétaire des communes de plus de 3 500 habitants, des conseils généraux et régionaux. Ces collectivités devront intégrer au débat d’orientation budgétaire un rapport sur leurs principales orientations budgétaires, détaillant la structure de la dette et la gestion de l’endettement.
Et pour informer davantage le citoyen, il faudra joindre aux budgets primitifs et aux comptes administratifs « une présentation brève et synthétique des informations financières y figurant ». Ce n’est pas trop tôt.