Le sort des expulsés du squat de Cachan n’est toujours pas réglé un mois et demi après le début de l’affaire en dépit de tentatives de dialogue et de propositions de relogement, envenimant le débat droite-gauche.
Afin de trouver un logement aux expulsés, actuellement, deux présidents d’associations, Dominique Sopo (SOS racisme) et Patrick Gaubert de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) ont proposé leurs bons offices « pour que les uns et les autres se parlent », a indiqué M. Gaubert.
En effet, pour les expulsés de Cachan, c’est l’impasse. Au départ, les autorités proposaient des relogements en chambres d’hôtel, les expulsés n’en voulaient pas. Le 29 septembre, le préfet s’est dit prêt à trouver « 2 ou 3 lieux » d’hébergement, mais demande la liste des gens à reloger car le relogement n’est proposé qu’aux personnes du gymnase qui ont été expulsées du squat des 1000.
Le préfet, rapporte Patrick Gaubert, a promis de trouver « un logement pour toutes ces familles », assurant que « tout le monde pouvait sortir sans crainte du gymnase » (y compris les sans-papiers).
M. Gaubert s’étonne que de nombreux expulsés ne soient pas au courant de ces réunions ni de ces propositions. Il évoque un défaut d’information à l’intérieur du gymnase et s’insurge: « ceux qui font en sorte qu’on n’arrive pas à trouver une solution sont des irresponsables ».
Le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy a rappelé le 3 octobre à l’Assemblée avoir « fait évacuer le squat de Cachan parce qu’il y avait une décision de justice » et s’en est pris aux « associations politisées irresponsables », coupables d' »utiliser la misère de malheureux ».
« Ce n’est pas l’Etat, ce n’est pas le gouvernement qui a décidé, au mépris des conditions d’hygiène élémentaires, d’installer ces malheureux dans un gymnase, c’est le maire socialiste de Cachan qui a pensé faire un coup politique en utilisant la misère de ceux-là mêmes à qui le gouvernement proposait des hébergements », a ajouté M. Sarkozy.
Des affirmations immédiatement contestées par le député-maire PS de Cachan, Jean-Yves Le Bouillonnec, qui s’est défendu en affirmant que c’est à la demande des médiateurs, à la demande des expulsés et avec l’accord de l’Etat qu’il a accueilli les gens dans le gymnase.
Par ailleurs, le 3 octobre, l’association France terre d’asile a proposé 104 places dans le centre de transit de Créteil, dans des hôtels « de bonne qualité » et à Stains.
Le 30 septembre, la préfecture du Val-de-Marne avait indiqué que 31 des 133 familles en situation régulière expulsées avaient été relogées ou étaient en voie de l’être et que des hébergements d’urgence dans des centres de transit ou d’accueil pour demandeurs d’asile avaient été proposés aux personnes en situation irrégulière.
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