La mauvaise qualité d’un béton produit entre mars et juillet 2004 dans la vallée de la Maurienne est en train de se transformer en catastrophe économique pour la région, avec des bâtiments entiers à détruire et des remontées mécaniques menacées. Selon un document émanant de la direction départementale de l’équipement (DDE) de Savoie, la société en cause, béton Rhône Alpes (BRA- groupe Vicat), utilisait des granulats venant des descenderies du futur tunnel pour la liaison ferroviaire Lyon-Turin. « Après analyse chimique, il s’avère que les bétons incriminés contiennent du sulfate potentiellement réactif (anhydrite). Et l’anhydrite réagit avec l’eau, ce qui se traduit par une très forte augmentation de volume, ce qui entraîne la ruine du béton », écrit la DDE. « Une enquête est en cours et le groupe assumera ses responsabilités », a déclaré Mr Tiz, porte-parole de la société BRA.
Dans la station de ski de Valmeinier (Savoie), une série de chalets flambant neufs totalisant 900 lits sont interdits d’accès car le béton des fondations « se liquéfie au contact de l’eau », explique le maire, Philippe Baudin. Il y a également des problèmes à Valloire, à Saint-Jean et Saint-Michel de Maurienne.
Plus grave, le rapport de la DDE souligne que 14 remontées mécaniques « ont été construites en 2004 en employant en totalité ou partiellement du béton fourni par BRA ». « Nos centrales ont produit 15.000 m3 de béton pendant la période et seule une partie de ce béton était polluée », répond M. Titz. La DDE de Savoie devrait faire un point le 12 octobre pour évaluer les dégâts.
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