La Communauté d’agglomération (CDA) de La Rochelle a décidé de tester les huiles végétales pures, interdites par la réglementation française, comme carburant pour les poids lourds de son service d’assainissement, a-t-on appris le 9 octobre auprès du vice-président de la CDA.
Cette expérimentation, qui vise à faire rouler à 30% d’HVP des véhicules diesel, concernera « sept poids-lourds du service assainissement » et devrait débuter « en janvier 2007 », a précisé Mylène Mazzocco, ingénieure en environnement à la CDA.
L’huile végétale pure est produite à partir de plantes oléagineuses (colza, tournesol, par exemple) sans modification chimique par pression ou extraction.
La Rochelle a été souvent pionnière en matière de politique de transports propres avec l’instauration d’une journée sans-voitures en 1997, l’expérimentation de véhicules électriques, les prêts de vélos et les parking-relais. Pour l’heure, la CDA, en partenariat avec l’institut français des huiles végétales pures (IHVP), basé à Agen, a lancé des consultations pour la fourniture annuelle de « 18.000 litres de biocarburant », selon Mme Mazzocco.
L’objectif est « de parvenir à faire des économies d’énergies fossiles », pas « d’économiser de l’argent », a expliqué le vice-président de la CDA, Jacques Bernard. Selon lui, la France « ne peut pas être hors la loi par rapport à la loi européenne » (qui reconnaît dans une directive de 2003 les HVP comme biocarburant).
Pour l’ingénieure de la CDA, « ce biocarburant est celui qui a le meilleur bilan écologique », et l’expérience vise également à trouver une filière de recyclage pour les huiles de friture, qui finissent trop souvent au tout-à-l’égoût.
L’expérimentation rochelaise fait suite à celles, plus ou moins similaires, tentées dans le Lot-et-Garonne à Marmande, Agen et Villeneuve-sur-Lot.
La Communauté de commune du Villeneuvois, pionnière en la matière, a toutefois été condamnée en première instance en juin par le TA de Bordeaux, les HVP ne figurant pas aux code des douanes comme carburant autorisé, mais poursuit l’expérience en se prévalant d’un article de la loi de décentralisation.
Le gouvernement vient de donner son feu vert à l’utilisation en France d’un nouveau carburant d’origine agricole, le bio-éthanol E-85, constitué de 85% d’éthanol et 15% d’essence. Issu de la betterave à sucre, du blé, du maïs ou de la canne à sucre, il s’incorporait jusqu’à présent à hauteur de 5% dans le super sans plomb.
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