La police a procédé le 18 octobre à l’évacuation du cinéma alternatif Le Barbizon, dans le XIIIème arrondissement de Paris, squatté depuis trois ans et demi par des artistes, malgré une demande de sursis du Conseil de Paris.
« La police est arrivée vers 7h15 alors que des élus de Paris avaient demandé qu’aucune expulsion n’intervienne pour l’instant », a déclaré Thierry Wurtz, président de l’association des amis de Tolbiac, qui anime cet espace culturel.
« La préfecture a mis en avant des problèmes de sécurité mais nous faisions signer une décharge à chaque personne rentrant dans les locaux », a poursuivi M. Wurtz qui a qualifié la décision d’expulsion de « stupide ». « Ils sont en train de murer les issues », a-t-il précisé.
Plusieurs squats artistiques parisiens, sentant monter autour d’eux les menaces d’expulsion, avaient entrepris de sensibiliser élus, associations et habitants de leur quartier à leur combat depuis plusieurs jours.
Les occupants du cinéma Le Barbizon craignaient une expulsion après plusieurs visites de la préfecture et du commissariat de police.
Situé au 141 rue Tolbiac, le cinéma date du début du siècle. Abandonné pendant vingt ans, il est occupé depuis trois ans et demi par cette association qui organise des projections, des représentations théâtrales, des expositions et des débats de société.
A la suite d’une plainte du propriétaire des lieux, une société basée à Hong Kong, la justice a estimé que les Amis de Tolbiac étaient expulsables.
Le Conseil de Paris avait cependant émis le 16 octobre le voeu que la préfecture de police ne procède pas à une mesure d’expulsion ni au murage du cinéma.
Les artistes occupant depuis février 2005, La Générale, un bâtiment désaffecté de l’éducation nationale, dans le XIXe arrondissement et le Théâtre de Verre, collectif d’artistes qui squatte un bâtiment de la SNCF, dans le Xe arrondissement se sentent eux aussi menacés d’expulsion.
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