Château pétrus, romanée conti, château margaux : la mise aux enchères de près de 5.000 bouteilles jusque là soigneusement à l’abri dans les caves de la mairie de Paris a débuté le 20 octobre, au Crédit municipal, pour un bénéfice espéré de 800.000 euros.
La vente, qui doit durer deux jours, a débuté avec un lot de six bouteilles de château laffite-rothschild 1998, mis à prix à 900 euros.
Au total, ce sont exactement 4.960 bouteilles de la cave constituée principalement sous les mandats de Jacques Chirac et Jean Tiberi qui vont quitter les sous-sols de l’hôtel de ville pour être adjugées sous le marteau les 20 et 21 octobre.
Soit « les trois-quarts » de la cave de la mairie, qui compte quelque 7.000 flacons, a précisé Claude Maratier, l’expert chargé d’évaluer les 793 lots mis à la vente.
« L’estimation de départ est de 550.000 euros, mais au total on pourrait atteindre les 800.000 euros », a expliqué ce spécialiste, selon qui plusieurs acheteurs venus des Etats-Unis, de Russie ou d’Asie sont venus jeter un coup d’oeil sur les bouteilles, lors de leur exposition, depuis le 19 octobre
Les recettes iront au budget de la municipalité, dirigée depuis 2001 par le socialiste Bertrand Delanoë.
Les vedettes de cette vente seront deux bouteilles de romanée conti 1986, mises à prix 1.500 euros chacune, ainsi que 12 bouteilles de château pétrus (Pomerol) de 1990, à 1.200 euros la pièce. « Mais dans les deux cas nous devrions atteindre les 2.500 euros la bouteille », assure Claude Maratier.
Raison officielle de la vente : une crue soudaine de la Seine pourrait détruire à jamais ces trésors. Mais la volonté de la mairie de Paris de réduire son train de vie et l’aspect financier sont également en jeu : « servir 10 bouteilles de château pétrus lors d’un repas, c’est mettre 25.000 euros sur la table, et ce n’est pas forcément très raisonnable », a plaidé M. Maratier.
Aujourd’hui, nous favorisons « les cocktails debout », et donc le champagne, a précisé le chef du protocole de la mairie de Paris.
Thèmes abordés