Le « Métrophérique », projet de rocade de métro en petite couronne parisienne dans les cartons de la RATP depuis des années, a été plébiscité par les élus d’Ile-de-France réunis à Montreuil le 9 novembre.
Ex « Orbitale », devenu « Métrophérique » lors de sa présentation en octobre par le nouveau PDG de la RATP, Pierre Mongin, ce projet de métro permettant de passer de banlieue à banlieue sans transiter par Paris a même été défendu par Jean-Paul Huchon, le président PS de la région.
Jean-Paul Huchon a expliqué qu’un « consensus s’est dégagé pour l’inscrire au prochain contrat de projet Etat-région » (2007-2013). Mais il a réitéré ses doutes quant aux projections financières « hautement putatives » de la RATP. Estimé entre 4 et 6 milliards d’euros, ce Métrophérique pèserait très lourd sur le budget des collectivités locales franciliennes, Paris en tête.
Jean-Paul Huchon a par ailleurs rappelé que les infrastructures de transport d’ores et déjà en projet dans la région représentent quelque 20 milliards d’euros sur 20 ans.
« Actuellement, (pour le futur contrat de projet Etat-région), l’Etat propose 750 millions d’euros sur sept ans, une enveloppe ridicule », a-t-il accusé.
Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a lui aussi pointé un désengagement « absolument scandaleux » de l’Etat sur les transports franciliens.
Jean-Pierre Brard, maire apparenté communiste de Montreuil, a quant à lui alerté sur une « asphyxie » à moyen terme de l’agglomération parisienne. Il a mis en avant les « prévisions extrêmement inquiétantes » de l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR) selon qui les déplacements mécanisés quotidiens en Ile-de-France (métro, RER, bus ou voitures) devraient augmenter de près de 1 million d’ici 2020, à plus de 13 millions.
Les déplacements de Paris à Paris devraient baisser de 3% (-86.000), mais la hausse sera de 5% pour les liaisons capitale-banlieue (+196.000) et 15% pour les déplacements banlieue-banlieue (+850.000). Avec le risque qu’une partie de ce trafic ne vienne engorger encore plus les transports publics et la chaussée de Paris.
Cette étude démontre combien les habitants de banlieue sont trop souvent contraints de passer par la capitale, faute de rocades maillant les différentes lignes de métro ou RER en proche banlieue.
Selon les chiffres de l’APUR, un voyageur sur dix dans le métro parisien effectue en fait une liaison entre deux communes de banlieue.
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