La maire de Bordeaux devrait revendre 11% du capital de la société d’économie mixte (Sem) Gaz de Bordeaux dont elle détient actuellement 61%, aux deux autres actionnaires minoritaires de la Sem, à savoir GDF et Dalkia, qui se partagent le capital restant à parts égales (19% chacun). Dans ce projet de «portage financier», selon les termes de la municipalité, la ville conservera, pendant 30 mois, la possibilité de racheter ce paquet d’actions pour un montant légèrement majoré. Cette nouvelle étape fait suite au rachat, en mai 2006, des actions de Total.
Etant donné que les deux actionnaires minoritaires ne souhaitaient pas la venue d’un quatrième, en l’occurrence la CDC qui s’était dite intéressée, ils ont fait jouer leurs droits de priorité pour racheter les parts de Total au prorata de leur participation. La municipalité a dû suivre et a déboursé 15,77 millions d’euros pour reprendre 11% % des actions Total. Aujourd’hui, la ville souhaite se retirer, en restant juste majoritaire de 51% comme l’exige la loi.
Pour la ville, il s’agit de ne pas s’endetter et «de préserver sa capacité de réaction lorsque la situation de la société sera examinée dans un contexte concurrentiel nouveau». En effet, d’ici mi-2007, avec l’ouverture totale du marché de distribution du gaz et de l’électricité, Gaz de Bordeaux perdra son monopole local de distribution (aujourd’hui 210 000 clients et 3000 km de réseaux). Une séparation comptable et juridique entre la distribution aux particuliers et la gestion du réseau local est aussi prévue. Pour l’opposition socialiste de la ville, c’est une opération à peine masquée de «privatisation» et elle ne croit guère au rachat des parts d’ici à 30 mois. En octroyant un plus grand pouvoir capitalistique aux opérateurs privés, la ville de Bordeaux montrerait son désinvestissement progressif de la Sem. Matthieu Rouveyre, nouvel élu socialiste, explique «que l’opération imaginée par la mairie» sera «nettement plus coûteuse que le recours à un emprunt». Par ailleurs, la Sem étant «bénéficiaire depuis plusieurs années», «en cédant une partie de ses actions, la ville renonce aussi à ces recettes». Ce projet sera soumis au prochain conseil municipal du 27 novembre.
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