C’est en mai prochain que devrait être adopté le projet de ligne à grande vitesse (LGV) entre Poitiers et Limoges. Ce projet, actuellement en phase de débat public dans les régions Centre, Limousin et Poitou-Charentes, a soulevé un véritable vent de révolte dans l’Indre. Près de 180 communes viennent d’ailleurs d’adopter une délibération, remise au maître d’ouvrage réseau ferré de France (RFF), pour refuser cette liaison.
Cette ligne qui mettrait Limoges à deux heures de Paris et Brive à trois heures ignorerait en effet le Berry et notamment la région de Châteauroux qui s’estime «la grande oubliée de l’aménagement du territoire». «Une région privée de grande vitesse c’est une région privée de toute relation moderne avec le reste de l’Europe» a estimé Michel Sapin président du conseil régional du Centre lors du débat public organisé à Châteauroux.
Les élus militent notamment pour un projet alternatif, le POLT (Paris-Orléans-Limoges-Toulouse), LGV où circuleraient de nouveaux trains TGV pendulaires. Des études avaient d’ailleurs été réalisées par les régions concernées sur la viabilité de cette ligne jugée cependant «irréaliste» par RFF. Le POLT devrait en effet mobiliser entre 7 à 10 milliards d’euros alors que le coût de la LGV entre Limoges et Poitiers est compris entre 1,1 et 1,3 milliard d’euros.
Le combat des Berrichons pour le POLT sera d’autant plus difficile que la région Midi-Pyrénées préfère aujourd’hui se raccrocher à la LGV Paris-Bordeaux et que les comités économiques et sociaux régionaux du Limousin et de Poitou-Charentes ont décidé de rallier le projet de ligne Poitiers-Limoges.
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