Quatre européens sur cinq vivront d’ici 2020 en zone urbaine, estime l’Agence européenne de l’environnement (AEE), qui voit l’étalement urbain comme « un défi ignoré » par l’Europe et appelle à agir contre le mitage des territoires.
Dans l’Europe des 25, trois personnes sur 4 habitent déjà en zone urbaine et dans certains pays, cette proportion atteindra 90% d’ici 2020, selon un rapport de l’AEE (voir le lien, en anglais).
Le phénomène est intimement lié à l’évolution des styles de vie et de consommation des européens, estime cette agence de l’UE basée à Copenhague.
« Le continent européen est l’un des plus urbanisés au monde », indique-t-elle, précisant que « plus du quart du territoire de l’Union européenne est désormais affecté par l’expansion urbaine ».
Le phénomène concerne les pays et les régions déjà densément peuplées ou en plein boom économique comme la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne du sud, l’Italie du nord, l’Irlande, le Portugal, les régions parisienne et madrilène.
« C’est l’Europe qui a accentué le phénomène par les fonds structurels », fait observer Guillaume Sainteny, représentant de la France au conseil d’administration de l’AEE. « Dans les nouveaux pays européens, où le phénomène de l’étalement urbain n’existait pas, des villes-musées, comme Prague, en République tchèque, ou Dresde, en Allemagne orientale, ont été touchées à leur tour », ajoute-t-il.
L’étalement urbain est d’abord une conséquence du souhait des citadins « d’adopter de nouveaux styles de vie dans les zones suburbaines, en dehors des centres-villes », explique l’AEE.
Résultat : des transports des plus en plus congestionnés, des risques de crue augmentés par l’imperméabilisation des sols, des zones naturelles de plus en plus fragmentées …
Le nombre de kilomètres parcourus par les routes dans les zones urbaines devrait augmenter de 40 % entre 1995 et 2030, estime l’AEE. L’agence recommande d’utiliser efficacement les fonds européens, de pair avec la réglementation environnementale, « afin de limiter, si ce n’est d’éviter, un développement urbain par l’étalement ».
Elle suggère également de « corriger les erreurs du marché qui oriente ce développement en influant sur les prix du marché pour les terres, qu’elles soient situées entre zones urbaines, à leur proximité ou encore dans leurs limites géographiques ».
Enfin, elle juge utile de promouvoir les exemples de bonnes pratiques pour le développement de villes compactes », plus économes en énergie et plus sobres en émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre.
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