Un rapport sénatorial rendu public le 1er décembre a dénoncé l’écart gigantesque entre les promesses de l’Etat en matière de logement en Outre-mer et la réalité des crédits engagés, avec une dette accumulée qui approcherait le milliard d’euros.
Présentant ce document à la presse, Henri Torre, rapporteur spécial du Sénat sur le logement en Outre-mer, a accusé le gouvernement de « gestion hasardeuse » et de « politique suicidaire ». Et ce que ce soit de la part du ministère de l’Outre-mer ou du ministère du Budget.
Ainsi, les arriérés concernant les engagements de l’Etat pour le logement en Outre-mer sur la période 1997-2005 seraient de 825 millions d’euros pour la comptabilité spéciale des investissements, mais de seulement 600 millions d’euros pour le ministère de l’Outre-mer, voire d’à peine 450 millions d’euros pour le ministère des Finances.
Et cette dette a encore progressé en 2006, avec un écart de 97 millions d’euros entre les autorisations d’engagements de l’Etat, soit les promesses, et les crédits de paiement, c’est-à-dire les fonds réellement dégagés par Bercy.
En fait, la dette publique en matière de logement dans l’Outre-mer au total « est comprise « entre 500 millions d’euros et 1 milliard d’euros », a accusé Henri Torre.
Cette dette grandissante de l’Etat est d’autant plus inquiétante que l’économie en Outre-mer repose souvent largement sur les fonds débloqués par l’Etat.
Pour Collectifdom, association d’Antillais, Réunionnais et Guyanais, la seule dette de l’Etat vis-à-vis des bailleurs sociaux en Outre-mer serait de 113 millions d’euros.
S’exprimant au côté de Jean Arthuis, président UDF de la commission des Finances du Sénat, Henri Torre a insisté sur la nécessité pour l’Etat «d’honorer sa parole et donc d’accroître les crédits de paiement». Il a jugé aussi nécessaire de mieux cibler l’outil de la défiscalisation en la réservant aux programmes de logements sociaux.
L’urgence est d’autant plus grande que la proportion des logements « insalubres » est particulièrement importante en Outre-mer : 26,23% des résidences principales dans les quatre DOM plus Mayotte, contre seulement 4,87% en Ile-de-France par exemple. Et ce taux est même de 50,50% à Mayotte.
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