Une académie des langues kanak va être créée en Nouvelle-Calédonie, afin de mieux protéger ce patrimoine oral, particulièrement riche mais dont une grande partie a déjà disparu.
Le projet est examiné le 17 janvier par les élus du Congrès.
Cette académie, prévue dans l’accord de Nouméa (1998) où les langues kanak sont reconnues « langues d’enseignement et de culture », a déjà été entérinée par le gouvernement local.
Composée de huit académiciens représentant chacun une des aires coutumières kanak de la Nouvelle-Calédonie, l’académie aura notamment pour mission la normalisation, la promotion et le développement des langues.
Pas moins de 28 langues, 11 dialectes et un créole sont recensés en Nouvelle-Calédonie.
« Les 28 langues, qui appartiennent à la famille austronésienne, ont toute une même langue mère, qui était parlée il y a environ 6.000 ans par des tribus de Taïwan », indique Jacques Vernaudon, spécialiste en linguistique océanienne.
Selon un recensement du CNRS de 1996, ces langues comptent environ 75.400 locuteurs, mais seules cinq, dont le Drehu de l’île de Lifou et le Nengone de Maré, en ont plus de 5.000.
Ainsi, le Sishëë (ouest), n’est plus parlé que par deux locuteurs tandis que des langues ont totalement disparu. Depuis 2002, le centre culturel Tjibaou a entrepris un vaste travail de collecte du patrimoine immatériel kanak. Depuis l’année dernière, les langues kanak sont enseignées dès l’école maternelle tandis que des instituteurs bilingues sont formés, afin de lutter contre l’échec scolaire et de sauvegarder le patrimoine linguistique kanak.
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