Les Réunionnais s’interrogeaient le 26 février sur la cause réelle de la destruction du pont de la Rivière Saint-Etienne qui s’est effondré le 25 février au passage du cyclone Gamède alors que les crues de la rivière n’étaient pas exceptionnelles.
Le 26 février, on pouvait voir cet important ouvrage de 520 m de long plié comme un accordéon, son tablier gisant dans une eau en furie.
Sur place, le préfet de la Réunion a annoncé la construction d’une voie provisoire dans le lit de la rivière, après la décrue. Ivan Martin, chargé de la gestion des routes à la DDE, exclut un vice de forme dans la construction de l’ouvrage dont le tablier date d’une quinzaine d’années. Selon lui, l’effondrement est vraisemblablement dû à la rupture d’un « embâcle », un bouchon constitué d’énormes rochers, qui en cédant a sapé une des piles du pont, datant de 1880 à l’époque du chemin de fer.
Ceci aurait provoqué une réaction en chaîne, notamment à la suite de la rupture d’un câble qui traverse le tablier en béton précontraint, d’où l’effet domino observé.
Pour éviter qu’un autre pont situé en aval – actuellement fermé à la circulation – subisse le même sort, des spécialistes d’ouvrages d’art doivent arriver le 27 février de métropole pour ausculter une de ses piles et vérifier si elle n’est pas rongée à la base.
Les Réunionnais sont d’autant plus perplexes devant la rupture du pont que la crue provoquée par Gamède n’avait rien d’exceptionnelle, selon de nombreux témoins, comparée aux cyclones Firinga (1989) ou Dina (2002) qui avaient provoqué des dégâts très importants dans l’île.
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