Le conseil général du Bas-Rhin a fait appel d’un jugement du tribunal administratif (TA) lui reprochant d’avoir annulé en 2005 une exposition de peinture iranienne en raison des propos du président iranien hostiles à Israël, a-t-on appris le 13 mars auprès de cette collectivité.
Le président du conseil général, le sénateur Philippe Richert (UMP), avait annulé en novembre 2005 une exposition prévue dans ses locaux pour mars 2006 du peintre franco-iranien Kazem Rezvaniane, réfugié en France dans les années 1980.
Pour justifier sa décision, il avait invoqué les propos du président iranien Mahmoud Ahmadinejad appelant à la destruction d’Israël ainsi que « l’ambiguïté » du titre de l’exposition, « Regards complices, 20 ans déjà », risquant selon lui de créer des troubles entre la communauté juive et la communauté iranienne à Strasbourg.
Le tribunal administratif de Strasbourg s’était prononcé en décembre dernier contre la décision de Philippe Richert, estimant « qu’il n’existait aucun lien entre l’exposition et le contexte induit par les déclarations du président iranien à l’encontre d’Israël ».
Dans son recours devant la cour administrative d’appel de Nancy, le conseil général fait valoir que le tribunal de Strasbourg « a méconnu une particularité locale », à savoir qu’en Alsace, les communautés israélites et musulmanes « sont victimes d’agressions racistes qui trouvent souvent leur origine dans le contexte international ».
« Il était dès lors nécessaire de s’assurer que la manifestation projetée ne troublerait pas l’ordre public », selon le conseil général.
L’association franco-iranienne d’Alsace s’est étonnée le 13 mars que le conseil général « invente un nouveau concept juridique, la particularité locale ».
Thèmes abordés