Au printemps, Claude Jeannerot, président (PS) du département, avait fait le déplacement au Japon pour convaincre son propriétaire, un collectionneur du pays du Soleil levant, d’extraire cette oeuvre de sa collection de peinture française qu’il s’apprêtait à vendre d’une seule pièce. L’homme avait été sensible à la cause défendue et à ce retour au pays. Il restait à trouver la somme nécessaire à son achat.
Attractivité – En huit mois, par une souscription ouvrant droit à une déduction fiscale de 90% pour les entreprises (le tableau ayant été classé « œuvre d’intérêt patrimonial majeur »), le Doubs a réussi à réunir les 4 millions d’euros demandés, et « Le chêne de Flagey » devrait être de retour sur les terres natales du peintre début mars, après la vérification, par Bercy, de toutes les promesses de dons des entreprises.
Après, aussi, une petite restauration de l’œuvre qui rejoindra le musée entièrement rénové et réouvert en juillet 2011, occupant la maison natale du peintre et un hôtel particulier attenant.
Le Doubs espère ainsi accroître encore l’attractivité de l’établissement qui a accueilli plus de 100.000 visiteurs depuis sa réouverture.
C’est le fabricant jurassien de jouets Smoby qui a joué le Père Noël en annonçant récemment une promesse de don d’1 million d’euros, laquelle permet de boucler le budget.
Quatre-vingts entreprises devraient ainsi apporter un total de 2,5 millions d’euros, plus de 1.000 souscripteurs privés 200.000 euros. Les collectivités (Etat, région, département, ville d’Ornans…) participent, elles, à hauteur de 1,3 million d’euros.
Autoportrait – Ce 1er décembre, symboliquement, un jeune chêne de 25 ans a été planté à Flagey – commune voisine d’Ornans où le père de Gustave Courbet possédait des terres, et où le département a ouvert le Bistrot de Juliette, une annexe du musée – à l’endroit où dût se trouver celui qui servit de modèle au peintre.
Réalisé en 1864, le tableau est un autoportrait du peintre, qui s’intitulerait également « Chêne de Vercingétorix ». Juliette Courbet, la sœur de l’artiste, destinait cette peinture au musée qu’elle envisageait de fonder à Ornans, mais il avait été racheté en 1898 par un amateur d’art américain, avant de partir pour le Japon. Juste retour des choses.
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