L’interdiction de consommer des poissons pêchés dans le Rhône, du fait d’une pollution sans précédent aux polychlorobiphényles (PCB), a été étendue à l’ensemble de l’Ardèche et de la Drôme, ont annoncé, le 13 juin, les préfectures des deux départements.
Cette interdiction, qui concerne également « les canaux de dérivation et les contre-canaux du fleuve », était déjà en vigueur depuis plusieurs semaines ou mois pour une zone de plus de 100 kilomètres en amont et en aval de Lyon.
Avec cette nouvelle extension, plus de 200 kilomètres du Rhône sont concernés. Dans leur communiqué, les deux préfectures expliquent que des analyses effectuées dans le nord de la Drôme-Ardèche, « sur 6 espèces de poissons », ont conclu que la concentration en dioxine et PCB était jusqu’à 7 fois supérieure à la norme recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et adoptée par l’Union européenne.
Après des analyses de poissons en février 2005, un premier arrêté, pris en avril 2005, avait d’abord interdit la consommation de poissons pêchés dans le canal de Jonage (Rhône), près de Lyon.
Au fil des analyses faites pour les besoins de cette enquête sur l’origine de cette pollution, l’interdiction a été étendue. Les investigations sont toujours « en cours », notent, le 13 juin, les deux préfectures. En mai, les mairies de Meyzieu et Décines-Charpieu (Rhône) ont déposé plainte contre X à la suite de cette pollution.
Les PCB, composés chlorés utilisés notamment comme isolant électrique, ont été largement déversés dans le fleuve dans les années 1980. Très peu solubles, ils se sont accumulés dans les sédiments, puis dans les graisses des poissons.
Interdits à la vente en France depuis 1987, ils sont connus pour entraîner chez l’homme, s’ils sont ingérés régulièrement sur de longues périodes, des problèmes de fertilité ou des cancers.
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