Le camp de tentes installées depuis deux mois à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) par des squatteurs de logements sociaux demandant à être relogés a été reconnu le 3 septembre par le tribunal de Bobigny comme un trouble à l’ordre public, a-t-on appris auprès de l’avocate des mal-logés.
Le tribunal a ainsi donné gain de cause à la municipalité (PCF). Celle-ci avait assigné en référé les 112 personnes recensées mi-juillet sur ce campement de 80 tentes installées depuis le 11 juillet sur le parvis de l’école Joliot-Curie, dans le quartier de la Maladrerie, et demandait leur expulsion.
Selon Me Ludivine Lubaki, l’avocate des occupants des tentes, « le tribunal a estimé qu’il y avait un trouble manifestement illicite du fait de la situation géographique du campement, situé aux abords d’une école », avec « le risque de perturber la circulation des élèves et des parents », un risque « sanitaire » et de « nuisances sonores ».
Cette décision n’étant pas, selon l’avocate, immédiatement exécutoire, elle « devra préalablement être notifiée à tous les assignés », avant le recours à la force publique.
Un rassemblement de soutien est organisé le 4 septembre à 18 heures devant le campement, a-t-on appris auprès de Droit au logement.
L’office d’HLM d’Aubervilliers, propriétaire des logements squattés (98 début juillet), a toujours indiqué – comme la mairie – qu’il se refuserait à reloger ces personnes ayant payé entre 1.000 et 3.000 euros à des intermédiaires pour prendre possession d’appartements laissés provisoirement vides pour être réhabilités.
Les squatteurs sont, selon leur avocate, pour la plupart des réfugiés politiques ivoiriens, « très majoritairement en situation régulière » et « ayant fait une demande de logement social ».
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