La Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles de la Marne a publié le 25 juillet 2012 un communiqué de presse dénonçant la destruction d’un hectare de blé sur le parc d’activités Croix Blandin, dans l’agglomération rémoise. « A quinze jours de la moisson, n’est-ce pas de la provocation ? », s’insurge le syndicat. La FDSEA s’est toutefois méprise sur l’identité du propriétaire. Il ne s’agit pas d’Agencia, la société d’économie mixte chargée d’aménager des zones d’activités pour le compte des collectivités locales, mais de l’Etat. Et plus précisément de la direction départementale des territoires de la Marne, qui est en train d’aménager un centre d’essais poids lourds.
Victime d’un projet d’urbanisme – Cette parcelle fait partie d’une zone de 7 hectares laissée « en friche depuis des années dans l’attente d’un hypothétique projet d’urbanisme », selon le communiqué. Les agriculteurs rémois avaient décidé de la remettre en culture en 2011. Les recettes de la première récolte de tournesol avaient été versées à une association humanitaire qui vient en aide aux paysans d’Afrique de l’Ouest. Les revenus de la seconde récolte, de blé cette fois, auront la même affectation.
Etalement urbain – A travers cette opération symbolique, le syndicat marnais entend protester contre le grignotage des terres arables en périphérie des villes. Il propose plusieurs solutions alternatives aux collectivités locales, et en particulier à Reims Métropole, qui a confié la maîtrise d’ouvrage du parc d’activités Croix Blandin (106 ha) à la société d’économie mixte Agencia. Ces solutions consisteraient à (re)densifier les zones d’activités, à construire les parkings en étages ou en souterrain, et à réhabiliter les friches urbaines existantes. A défaut, la FDSEA demande que les parcelles destinées à l’aménagement urbain soient laissées à l’usage des agriculteurs jusqu’au début réel des travaux, afin d’éviter de laisser en jachère trop longtemps des terrains encore productifs.
Le syndicat rappelle que 750 ha de terres agricoles ont changé de destination dans le pays rémois depuis 2005, et que 1 500 autres subiront le même sort d’ici à 2015.
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