Le Fort de Nogent, à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) accueille à nouveau depuis fin août des sans-abri, mais « il ne suffira pas », a souligné le 17 octobre la ministre du Logement Christine Boutin qui souhaite « développer ce genre de structure ».
« Il faut développer ce genre de structure partout ». Le Fort de Nogent, qui abrite le groupement de recrutement de la Légion étrangère, « ne suffira pas. Il va falloir que je trouve d’autres endroits pour répondre à cette précarité », a déclaré Christine Boutin lors d’une visite. Entre février et juin, 253 sans-abri venant pour la quasi totalité du campement du canal Saint-Martin à Paris (Xème) avaient été accueillis par l’Armée du Salut dans un bâtiment du fort, mis à disposition par le ministère de la Défense.
Les locaux avaient été rendus le 12 juin, après le relogement ou l’orientation des sans-abri vers des centres de longue durée.
Depuis le 20 août, l’Armée du Salut s’est réinstallée dans les mêmes locaux pour prendre en charge 130 sans-abri envoyés par le Samu social, Emmaüs ou Coeur des haltes, ou recueillis lors de maraudes. Il s’agit de personnes « plus abîmées, plus en errance » que lors de la première mission, a souligné le directeur général de la Fondation de l’Armée du Salut, Alain Raoul.
Interpellée par les maires de Nogent-sur-Marne et Fontenay-sous-Bois sur les soucis causés par l’arrivée de sans-abri dont beaucoup sont alcooliques ou toxicomanes, Christine Boutin a observé que « cette affaire, une cause nationale, nous engage tous ».
« Il faut que la population française se rende compte qu’il faut un degré d’acceptation » de ces personnes, a-t-elle déclaré, en se disant « prête à aller expliquer cela » aux habitants des communes où ce type d’accueil créerait « trop de tension ».
Selon l’Armée du Salut, 76% des sans-abri hébergés souffrent de problèmes de santé (alcoolisme, toxicomanie, troubles psychologiques ou psychiatriques).
« Il y a un va-et-vient des pompiers quasi quotidien », a relevé le lieutenant-colonel Norbert Simonet, commandant le Groupement de recrutement de la Légion étrangère, tout en assurant que les militaires ayant « reçu l’ordre » d’accomplir cette mission « l’exécuter(aient) ».
Accompagnés par quatre travailleurs sociaux de l’Armée du Salut, les occupants sont très majoritairement des hommes (96 pour 18 femmes et huit couples), logés par chambre de cinq. « Nous prenons l’engagement de trouver une solution pour chaque personne », mais c’est « un travail de longue haleine », a ajouté Alain Raoul.
Aucun délai n’a été donné concernant l’occupation du fort, régie par une convention reconductible tous les trois mois, mais l’accueil devrait durer « plus longtemps » que les cinq mois de la première mission, selon Alain Raoul.
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