La région Languedoc-Roussillon a décidé le 18 octobre la mise en chantier d’un nouveau schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire (Sraddt). La démarche s’étalera sur dix-huit mois et fera largement appel aux acteurs locaux. «Le précédent schéma, adopté en 1999, a fini dans un tiroir faute d’avoir été co-élaboré», souligne Eric Andrieu, vice-président du conseil régional, chargé de l’aménagement du territoire et des politiques territoriales. «La région n’est pas la seule institution à agir sur le territoire. Si le projet qu’elle propose n’est pas partagé, il sera nul et non avenu. Or nous voulons que ce schéma soit opérationnel», a-t-il prévenu.
La région, appuyée par un bureau d’études, le cabinet Acadie, a mis en place un comité d’une vingtaine d’experts pour éclairer sa réflexion. Elle a également prévu deux séries de consultations, l’une en direction des acteurs institutionnels, sous forme d’ «ateliers territoriaux», l’autre auprès d’un panel d’habitants, répartis en trois groupes d’une trentaine de personnes. Ces «ateliers citoyens» auront lieu le week-end, entre janvier et février 2008. «La démarche est originale, relève Philippe Estebe directeur d’études au sein du cabinet Acadie. Les habitants sont généralement consultés en fin de course, lorsque l’institution a déjà fabriqué son projet et cherche à en tester la pertinence. Ici, l’objectif est de bâtir une vision à trente ans. La région estime avoir besoin de l’avis des habitants». Trois forums publics ponctueront le processus d’élaboration du Sraddt : le premier aura lieu le 20 novembre 2007 pour lancer la démarche, le second au printemps 2008 pour présenter la synthèse des débats et propositions issue des ateliers, le troisième en septembre 2008 pour présenter une première «vision régionale» pour 2030. Tout au long du processus, trois questions, ou «controverses», seront proposées au débat : Comment concilier croissance économique et développement social ? Comment concilier cohésion des territoires et compétitivité de la région ? Comment concilier attractivité et préservation de la biodiversité ? «On aurait pu choisir des thèmes larges, comme beaucoup d’autres régions l’ont fait, indique Philippe Estèbe, mais l’idée a été de lancer la concertation sur des interrogations déjà construites. On ouvre le débat, mais sur les enjeux qui sont ceux de la région».
Le nouveau Sraddt devrait être définitivement approuvé au printemps 2009. «Nous travaillons sur des bases très instables, observe Georges Frêche, président du conseil régional. Le rôle des régions va se modifier profondément dans les cinq ans qui viennent, car l’Etat n’aura pas d’autre choix que de leur transférer de plus en plus de pouvoirs. Nous élaborons un nouveau schéma car celui de 1999 était devenu obsolète, mais je crains que l’on puisse en dire autant du nôtre dans quelques années. Peut-être faudra-t-il refaire l’exercice dans dix ans».
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