Les élus du conseil général du Lot-et-Garonne attendront le débat sur les orientations budgétaires en 2008 pour décider d’alimenter ou non la flotte du département avec des biocarburants. Réunis en commission permanente le 9 novembre, les conseillers généraux ont abordé ce sujet à partir d’une étude de faisabilité du cabinet KPMG remise le 31 octobre.
La commande passée par le conseil général consistait à établir un comparatif des coûts et des contraintes d’utilisation du diesel fossile, du biodiesel et des HVP (huiles végétales pures). Conclusion, résumée, du rapport: «Pas si facile.»
L’étude souligne également un surcoût, entre 8 et 12%, lié à l’utilisation des biocarburants ou du biodiesel.
En raison de l’étendue du territoire et de la dispersion de la flotte, les contraintes sont supérieures à celles d’une commune ou d’une communauté de communes. Les élus ont ainsi pris note des remarques des services du conseil général, qui considèrent que les HVP les obligeraient à exercer 3 métiers qui ne sont pas les leurs: pétrolier (réaliser les mélanges), distributeur de carburant (la flotte départementale est répartie sur plus de 15 points) et contrôleur technique (suivi de l’expérimentation).
Le débat a également porté sur l’impact économique de l’utilisation des HVP. Dans un département rural, producteur de tournesol, toutes les possibilités de diversification de l’agriculture sont bienvenues. Avec l’augmentation des cours des céréales et des oléagineux, se pose cependant la question, pour les agriculteurs, de l’intérêt économique d’une telle diversification.
Prêts à s’inscrire dans le développement durable, certains élus ont toutefois rappelé les conclusions «très prudentes» du Grenelle de l’environnement sur les biocarburants de première génération fabriqués à partir de produits alimentaires. En les retirant du marché, on contribuerait notamment à maintenir un cours mondial élevé.
Thèmes abordés