La société Sagess a inauguré le 6 décembre un oléoduc de 130 kilomètres entre le port de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), destiné à l’approvisionnement des plus importantes réserves stratégiques françaises d’hydrocarbures.
Ce pipe-line, enfoui à 1,30 mètre de profondeur sur toute sa longueur, a nécessité trois années d’études et douze mois de travaux. Le coût de cette réalisation, « la plus importante de ce type depuis quinze ans en France », s’élève à 120 millions d’euros, explique Didier Gaffet, président de la société.
Avec ce nouvel outil, les Français seront approvisionnés plus rapidement en cas de crise pétrolière. La société « pourra redistribuer en moins de six mois sur le territoire, la totalité des stocks » qui dorment dans d’immenses cavités souterraines creusées dans le sel, près de Manosque, précise le dirigeant.
Sagess (société anonyme de gestion des stocks de sécurité, créée en 1988) y gère pour le compte de l’Etat et des opérateurs pétroliers 40% de ses réserves. 6 millions de mètres cube de brut, de fuel domestique et de super notamment, y sont entreposés dans 26 « cavernes » par quelque 500 mètres de fond.
D’un débit de 2.000 mètres cube par heure, le nouvel oléoduc, qui longe deux pipe-lines existants, permettra de transporter l’équivalent de 1.600 camions-citernes par jour. Il s’inscrit dans un projet plus vaste d’alimentation de deux nouvelles cavités de stockage à Manosque, dont le creusement est à l’étude, précise Didier Gaffet.
Par souci environnemental, la nouvelle canalisation, suit les deux précédentes sur la majeure partie du tracé mais n’a pas eu l’autorisation, contrairement aux deux premières, de traverser l’étang de Berre qu’elle contourne par la plaine de la Crau.
Pour franchir la Durance, Sagess a dû forer à 28 mètres sous le lit de la rivière, composé de galets, « une prouesse technique », selon Didier Gaffet.
L’ouvrage traverse 25 communes mais reste à la périphérie des agglomérations et des zones protégées, affirme Sagess. Un protocole d’accord avec les chambres d’agriculture a permis de définir les mesures de précaution et de remise en état des terres après l’enfouissement du pipe-line. Les entreprises locales quant à elles, se sont vu confier l’entretien de l’ouvrage et de ses stations de pompage pour un marché annuel d’environ 700.000 euros.
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