C’est finalement le français Latécoère qui a été retenu par le groupe EADS pour reprendre le site Airbus de Méaulte, dans la Somme. Si cette annonce n’a pas suscité de nouveau mouvement d’humeur au sein de l’entreprise picarde, elle a en revanche provoqué de vives réactions chez les responsables des collectivités territoriales.
Opposés à la cession du site, le département et la région avaient en effet multiplié les efforts pour permettre au site picard de rester dans le giron du groupe. Ces dernières années, ceux-ci ont même déboursé quelque 40 millions d’euros pour doter l’usine, spécialisée dans la fabrication des pointes avant, d’une piste capable d’accueillir le super transporteur Beluga.
Lors de l’inauguration de l’aéroport, au mois de juin dernier, le président du conseil régional, Claude Gewerc, n’avait pas hésité à redire son opposition à cette cession devant les dirigeants d’Airbus. Rien n’y a fait. Le groupe a finalement cédé le site, provoquant une nouvelle réaction de la part du président de région, qui, dans un communiqué, a indiqué « qu’il continue à considérer cette vente comme une erreur industrielle et humaine ». Un point de vue également partagé par le président du département, Daniel Dubois, qui a fait part de « sa déception de voir l’établissement de Méaulte quitter progressivement le giron d’Airbus compte tenu du savoir-faire reconnu des salariés ».
Inquiets pour l’avenir d’une filière qui représente pas moins de 2000 emplois en Picardie, les deux élus demandent aujourd’hui des garanties sur l’emploi, ainsi que sur les investissements nécessaires à la modernisation de l’usine, dont le montant est estimé à 200 millions d’euros environ.
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