D’ici à 2011, le centre d’accueil des rapatriés d’Indochine de Sainte-Livrade-sur-Lot (Lot-et-Garonne) aura changé de physionomie. Prenant la mesure du caractère exceptionnel du dossier qui ne répond pas aux critères d’une zone urbaine sensible, l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) a accepté d’intervenir à titre dérogatoire.
La convention signée avec la commune rurale de Sainte-Livrade le 11 janvier dernier formalise son engagement financier, qui représente 32% du montant global de 20 millions d’euros. La commune, le conseil régional d’Aquitaine et le conseil général du Lot-et-Garonne participent également, à hauteur respectivement de 3,5%, 1,8% et 3,4%.
Car la spécificité du site est aussi historique et symbolique. Situé à l’écart du bourg, le centre abrite une centaine d’habitants, parmi lesquels figurent les rescapés de 1.200 rapatriés d’Indochine (dont 740 enfants) installés par l’Etat dans cette partie rurale du Lot-et-Garonne en 1956. Leur hébergement, temporaire au début, a perduré. La situation n’a ensuite cessé de se dégrader et les conditions de vie confinent à l’insalubrité. Le projet vise à démolir la totalité des bâtiments et à reconstruire une centaine de logements, dont une partie à vocation sociale. Tout en veillant à son intégration dans le bourg, les porteurs du projet ont voulu conserver l’âme du quartier. Le Crédit immobilier des prévoyants de Bordeaux financera la réfection de la pagode, de l’église et des commerces: « Sans le traitement de ces lieux, le projet aurait eu peu de chances d’être accepté par les habitants », affirme le directeur général André Legeard. Le même raisonnement prévaut dans la décision de construire un centre de mémoire pour garder la trace d’un pan de l’histoire coloniale française.
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