Troyes a déposé un dossier en vue de son inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco, non pas au titre de son bâti médiéval ni de son exceptionnelle collection de vitraux anciens, car ce créneau déjà fort encombré lui aurait laissé peu de chances de succès, mais pour son patrimoine immatériel.
La ville et le département de l’Aube se considèrent en effet comme «l’épicentre de la pensée occidentale, profane et spirituelle, au XIIe siècle». Leur rayonnement durant cette époque émane de quelques figures majeures : Chrétien de Troyes, inventeur du roman, Rachi, exégète de la Bible et du Talmud, Bernard de Clairvaux, père des Cisterciens, Hugues de Payns, fondateur de l’ordre des Templiers, Geoffroy de Villehardouin, chroniqueur des Croisades
Parallèlement, Troyes est en train de monter des dossiers pour figurer dans trois autres classements prestigieux :
1. le Registre de la Mémoire du monde, pour sa bibliothèque datant du Moyen Age et contenant en particulier 1 261 manuscrits de l’abbaye de Clairvaux ;
2. le Patrimoine de l’Europe, pour son rôle de capitale européenne de la maille aux XIXe et XXe siècles ;
3. et enfin le label Ville d’Art et d’Histoire pour son centre-ville datant du XVIe siècle, parsemé d’innombrables maisons à colombage.
La ville a constitué un comité des sages chargé de la soutenir dans ses démarches. Il se compose notamment de l’historien Jacques Le Goff, du généticien Axel Kahn, de l’illustrateur John Howe, de l’écrivain Marek Halter, du grand rabbin René-Samuel Sirat, du président de la Bibliothèque de France Bruno Racine, et de l’ambassadeur Jean Guéguinou, délégué permanent auprès de l’Unesco.
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