Bien qu’à la première marche du podium des familles de métiers les plus recherchées au deuxième trimestre 2017, l’ « éducation/animation » accuse un recul de 10% du nombre de postes proposés sur les bourses de l’emploi public local par rapport à l’an passé (-13% du côté des communes, -14% dans les communautés de communes). Et cette dynamique pourrait prendre de l’ampleur dans les prochains mois.
Luc Roussillon, du service analyses et prospectives sociales du centre interdépartemental de gestion (CIG) de la grande couronne de la région Île-de-France, décrypte les données de la FNCDG et l’ANDCDG pour La Gazette. « Les “animateurs enfance/jeunesse” sont les plus impactés (-23%), même s’ils représentent 21% des offres au deuxième trimestre 2017. Les postes d »animateurs/accompagnement périscolaire’ sont également moins demandés (-4%, mais 19% des annonces) ». D’après l’analyste, ces baisses peuvent s’expliquer par l’anticipation des collectivités d’un possible retour à la semaine de quatre jours d’école dès septembre 2017. « L’annonce au milieu de l’été de la diminution du tiers du nombre de contrats aidés, utilisés pour ces emplois, pourrait appuyer encore plus le comportement des employeurs publics à leurs égards dans les mois à venir. Nous pourrons sans doute l’observer dans le prochain baromètre. »
Autre enseignement de cette étude trimestrielle : le nombre de postes proposés dans la famille de métiers « Ressources humaines » a progressé de 53%. Celui d’assistant de gestion RH a augmenté de 50% par rapport à l’an passé, et celui de chargé de projet pour la gestion prévisionnelle des emplois et compétences (GPEEC) a doublé, précise Luc Roussillon. « Il faut probablement voir dans ces deux constats les effets de l’instauration du régime indemnitaire tenant compte des fonctions, sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel [Rifseep], de l’accord parcours professionnels carrières et rémunérations [PPCR], de la nécessité pour les collectivités d’actualiser les fiches de postes… »
Renouvellement des effectifs
Plus généralement, la FNCDG et l’ANDCDG observent une hausse de 23,2% du nombre de postes proposés (20 879 au total) par rapport au deuxième trimestre 2016. Elle est toutefois à nuancer : les collectivités se saisissent de plus en plus de l’outil des bourses de l’emploi public local.
Les postes d’attachés territoriaux sont plus demandés qu’au deuxième trimestre 2016. « On assiste probablement davantage à un renouvellement des équipes qu’à une recherche accrue », selon Luc Roussillon. Pour qui le renouvellement des effectifs explique sans doute aussi la variation à la hausse du nombre de postes proposés par les conseils départementaux, en particulier dans les domaines du social et de l’infrastructure, « leurs effectifs n’ayant pas ou très peu augmenté ».
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