Dans son communiqué, la CGT évoque « de fortes insuffisances » dans le texte. « La première partie du protocole réaffirme de manière forte un certain nombre de principes fondamentaux quant au statut et à la conception républicaine de la fonction publique, mais l’écart n’en reste pas moins considérable entre cette réaffirmation et la politique concrète de ce gouvernement qui met la fonction publique à la diète, poursuit les suppressions de postes, coupe dans les budgets, met à mal les missions publiques », développe-t-elle dans le communiqué.
Les représentants syndicaux ne manquent pas aussi de dénoncer les récentes déclarations de Emmanuel Macron : « Les déclarations anti-fonctionnaires du ministre de l’Economie confirment qu’en la matière, les engagements gouvernementaux ne peuvent être pris pour argent comptant. »
Autres critiques : l’application tardive de l’accord, dont les premières mesures entreraient en vigueur à partir de 2017. Par ailleurs, plusieurs engagements « sont trop diffus et leur application n’est pas datée », la réforme des agents de maîtrise par exemple.
La CGT signale aussi des problèmes de reclassement. « Certains agents, notamment en fin de carrière, se trouveraient sur certaines périodes à un indice inférieur à celui qu’ils auraient eu avec les grilles actuelles. »
Problème de confiance
Le syndicat évoque en outre un problème de confiance : « Plusieurs des accords précédemment signés n’ont pas été pleinement appliqués », comme celui sur la résorption de la précarité et sur la santé au travail. « Sur plusieurs points, le gouvernement actuel n’a pas œuvré à les faire respecter », insiste-t-on.
La CGT conclut en renvoyant la responsabilité au gouvernement : « Dès le début de la négociation, nous avions signalé les points durs du texte, tels que la faiblesse des mesures indiciaires et la suppression de l’avancement d’échelon à la durée minimale. Le gouvernement a fait le choix de laisser les choses en l’état », insiste Baptiste Talbot, secrétaire général de la CGT Services publics.
Le syndicat se dit disponible pour une reprise des négociations « sur des bases nouvelles » et dénonce « le chantage inacceptable du gouvernement » qui indique être prêt aujourd’hui, faute d’un accord, à renoncer à toute mesure de revalorisation du point d’indice et des carrières.
Une conférence de presse bilan est prévue demain mercredi au ministère de la Fonction publique.
Déception des syndicats réformistes
Au terme de longs mois de négociation, les syndicats réformistes expriment de leur côté leur forte déception.
@CFDT @UffaCFDT Pas d’améliorations des parcours pros carrières rémunérations. Merci qui? Cgt, Fo, Sud
— INTERCO-CFDT (@interco_cfdt) 29 Septembre 2015
5 milliards ? Non, merci, sans façon. Quelle occasion manquée pour les agents ! #PPCR https://t.co/2EGCVll3PX — Mylène Jacquot (@MyleneJa) 29 Septembre 2015
La réaction de la secrétaire adjointe de la CFDT fonctions publiques.
« Les non-signataires portent une lourde responsabilité. La logique du « pas assez » l’a emporté sur la logique des « petits pas » dans un contexte budgétaire défavorable », indique aussi le nouveau secrétaire général de l’UNSA-Fonction Publique, Luc Farré, dans un communiqué mardi.
Le syndicat, qui parle « d’occasion historique ratée », dit « constater que sans la loi de 2010 qui prévoit des accords majoritaires dans la fonction publique, l’accord serait valide. En effet, dans les mêmes conditions que dans le privé, sans opposition explicite, cet accord « fonction publique », qui a recueilli plus de 49 % de signataires, s’appliquerait. »
Références