Dans un communiqué, la préfecture du Haut-Rhin a annoncé avoir délivré mercredi l’autorisation de défricher en vue de la construction de cinq éoliennes d’une puissance totale de 11,5 MW.
Cette autorisation n’est qu’une « première étape en vue de l’implantation d’éoliennes » et elle « ne préjuge pas de l’obtention » des autres autorisations nécessaires, souligne la préfecture.
Dans les procédures à venir, « les services de l’Etat seront particulièrement attentifs à l’insertion du projet dans le site, au respect de l’environnement et à la préservation des espèces protégées », selon la préfecture.
C’est précisément au nom de cette préservation que l’association Sauvegarde Faune Sauvage (SFS) a annoncé dans la foulée qu’elle allait porter plainte tant devant le tribunal administratif de Strasbourg que devant la Commission européenne.
Alors que l’Europe finance un projet de sauvegarde du grand tétras -oiseau emblématique des forêts de montagne et considéré comme vulnérable-, « détruire dans le même temps des sites encore occupés par cette espèce ne semble pas déranger l’Etat le moins du monde », tempête Jean-Paul Burget, président de SFS.
Des arguments vigoureusement repoussés par Henri Stoll, maire écologiste de Kaysersberg, qui accuse les opposants au projet de « mensonges. Tout ce qu’ils veulent, c’est pas d’éoliennes, alors que les spécialistes du tétras sont formels: le projet n’aura aucun impact notoire » sur cet oiseau.
De fait, la forêt à défricher est une forêt d’épicéas, « un biotope de toutes façons défavorable » à ce gallinacé, fait valoir M. Stoll, pour qui « la priorité, c’est la transition énergétique, parce qu’au bout du compte, avec le réchauffement climatique, il n’y aura plus de forêts, plus de tétras, et plus de gens non plus ».
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