Paca, qui n’avait plus procédé à ce type d’opération depuis 2005, annonce avoir emprunté 52 millions d’euros sur les marchés, grâce à une émission d’obligations à 11 ans. L’émission a été entièrement souscrite par des investisseurs institutionnels allemands, notamment des compagnies d’assurance, selon HSBC France, qui était seul artisan de l’opération.
Le taux d’intérêt de l’obligation (coupon) est de 4,15 % par an, un niveau assez proche (0,85 point de pourcentage de plus) de celui de l’obligation d’Etat française (OAT) de même échéance.
« L’économie est énorme pour la région, c’est une très belle transaction, surtout pour une signature AA (1)« , précise Jérôme Pellet, directeur au sein du département marchés de dette chez HSBC France.
Par ailleurs, la région a choisi de proposer, pour la première fois, une obligation « in fine », c’est-à-dire avec remboursement intégral à l’échéance, alors qu’elle n’avait jusqu’ici émis que des obligations avec amortissement linéaire, c’est-à-dire avec remboursement chaque année d’une partie du montant emprunté.
Première émission de son histoire – La région Rhône-Alpes vient quant à elle d’émettre la première émission obligataire de son histoire, d’une maturité de 12 ans pour un montant de 120 millions d’euros pour un coupon de 4%. La région, qui bénéficie de la note AAA délivrée par l’agence Fitch, a mandaté HSBC France et Natixis en tant que chefs de file.
Bien qu’elle « ne bénéficie pas de garantie explicite de la France, la qualité à long terme de son crédit est reconnue par les investisseurs européens, comme l’atteste la maturité, le placement géographique et les excellentes conditions financières », indique-t-elle.
Rhône-Alpes a « le souci de diversifier ses sources de financement. Les marchés de capitaux, par le biais des émissions obligataires représentent une solution alternative pour accéder à la ressource, de manière compétitive et transparente. »
Elle rapporte de plus que « la base d’investisseurs domestiques a largement plébiscité cette transaction, comptant pour 71 % des allocations, avec une diversification réalisée hors France, auprès des investisseurs allemands et luxembourgeois. La qualité du livre d’ordres, comprenant des assureurs, des caisses de retraite et des gestionnaires de fonds, a permis à la région de lancer une émission d’un montant de 120 millions d’euros contre 100 millions initialement prévus. »
« Les grosses collectivités regardent toutes les marchés obligataires, elles n’ont pas le choix. Elles doivent diversifier leurs sources de financement », selon Jérôme Pellet de HSBC. Il rappelle que seules trois collectivités locales françaises ont emprunté sur les marchés en 2011, essentiellement au premier semestre.
25,6 millions d’euros récoltés en Limousin
L’emprunt Limousin, lancé en mai dernier auprès des particuliers, a permis de récolter plus de 25,6 millions d’euros au service du développement économique régional, indique la région le 13 janvier 2012. « Aujourd’hui, 15 entreprises de la région ont bénéficié d’avances remboursables, grâce à l’épargne des Limousins. »
« L’emprunt obligataire a permis aux particuliers d’agir concrètement pour la création d’emplois et l’avenir de leur région, observe le conseil régional. L’intégralité des fonds récoltés sera réinjectée dans l’économie régionale pour développer la compétitivité des entreprises et les accompagner dans leurs projets : embauche, accès à de nouveaux marchés, développement de nouveaux produits ou services… »
Ce soutien se matérialise sous la forme d’avances remboursables (prêts à taux zéro) ou par le biais de prise de participation dans le capital des entreprises, à travers un fonds de co-investissement créé à cet effet.
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