#RépondrePrésent. C’est le nom donné à l’opération menée par la Gendarmerie pendant le confinement et récompensée par les Marianne d’or, dans la catégorie « solidarité ». Au-delà de leur mission première de protection, les gendarmes ont ainsi mené des actions pour rassurer la population, notamment les plus fragiles et les plus exposés.
Prévention et lutte contre les violences intra familiales, contact avec les personnes malades suivies et les personnes âgées, distribution des devoirs ou des attestations de sorties, conseils concernant la cybersécurité ou les arnaques… Tout cela a notamment été rendu possible par un important travail de renseignement et d’échange avec les élus et les différents acteurs du territoire.
Anticiper les mouvements sociaux
Mission séculaire de la gendarmerie, le renseignement semble avoir prouvé toute son importance pendant la crise. « Il y a une nécessité d’entretenir des contacts réguliers avec les acteurs économiques et les élus locaux », explique le major Figuière, de la communauté de brigades d’Etupes-Hérimoncourt, qui tenait des réunions hebdomadaires avec les quatorze maires du territoire.
Dans cette zone à forte vocation industrielle qui regroupe plusieurs centaines d’entreprises et milliers de salariés, il s’agissait aussi de contacter quotidiennement les acteurs économiques du territoire afin de suivre leur situation. « Cela permet de dresser un état des lieux de la santé financière et sociale de ces différents partenaires et d’anticiper de possibles difficultés structurelles. »
« Ce lien avec les gendarmes nous a permis d’organiser des réunions chez les industriels afin qu’ils identifient les endroits qui pouvaient être source de cambriolage par exemple, et ainsi prévoir des patrouilles, complète Didier Klein, maire de Taillecourt et vice-président d’agglomération du Pays de Montbéliard. Ils ont aussi joué un rôle de conseil en matière de sécurité et de cybersécurité. »
Préserver le lien
« Le lien qui préexistait s’est renforcé, poursuit l’élu. C’est important pour une commune rurale comme la nôtre, en bordure d’une grande ville comme Montbéliard, et c’est plus que nécessaire aujourd’hui car les habitants ont repris l’habitude d’appeler la mairie pour signaler des problèmes d’incivilité ou d’insécurité. Quand il n’y a pas de police municipale, les gendarmes sont pour la commune un interlocuteur privilégié. »
« Il faut faire perdurer ce lien, estime le major Figuière. Cela change totalement la sensibilité que l’on a en tant que gendarme : on revient à des missions et à des valeurs essentielles telles que le contact. Si on n’entretient pas cette proximité, nous aurons du mal à anticiper des mouvements sociaux et des troubles à l’ordre public, d’autant plus en période de crise. »
D’une manière générale, « la collaboration avec les policiers municipaux, connaisseurs des territoires et de leurs habitants, revêt une importance toute particulière car elle permet aux gendarmes d’avoir une analyse encore plus fine des situations ». Une pierre à l’édifice du continuum de sécurité que le nouveau gouvernement entend renforcer.
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