Pour ce dernier édito avant la pause estivale que nous avons tous bien méritée vu l’actualité chargée des finances locales, un focus sur les communes touristiques s’impose, non pas seulement parce que l’une d’elles nous accueillera probablement durant nos vacances. Elles sont aussi, d’une part, visées indirectement par la réforme fiscale en cours et se distinguent financièrement, d’autre part, des autres strates de collectivités, comme le montre l’analyse des disparités communales faite par les auteurs du dernier rapport de l’Observatoire des finances et de la gestion publique locale (OFGL).
TH sur les résidences secondaires
Telle que le gouvernement l’a décidée, la feuille de route vers une nouvelle fiscalité locale intégrant la suppression de la taxe d’habitation n’inclurait pas celle portant sur les résidences secondaires. Evaluée autour de 2,3 milliards d’euros, ces ressources abonderaient en priorité les recettes de fonctionnement des grands centres urbains, mais surtout les zones touristiques. Les communes touristiques ont ainsi bénéficié en 2017 de 536 euros d’impôt direct par habitant contre 507 en moyenne, selon le rapport de l’OFGL.
Cette légère prime s’accentue particulièrement pour les communes supports de stations de ski pour qui le ratio monte jusqu’à 665 euros par habitant. De même, et parfois contre certaines idées reçues, elles sont mieux dotées en DGF (180 euros/hab) que la moyenne (174 euros/hab). Les communes du littoral subissent par contre de plein fouet la variation de population et de potentiel fiscal avec un ratio de DGF par habitant de 135 euros. Elles font également face aux effets de reversements intercommunaux, contrairement aux communes de sports d’hiver, qui affichent pourtant un ratio ressources de fonctionnement/habitant bien supérieur à la moyenne, et même aux communes du littoral.
Endettement sommital
Mais ces communes montagnardes ont en revanche de lourdes charges d’équipement : 444 euros/habitant, contre 287 pour les communes du littoral et 284 en moyenne. Leur taux d’équipement (dépenses d’équipement/RRF) monte ainsi à 32,1 %, contre 27,5 % pour les communes touristiques en général et « seulement » 24,2 % en moyenne nationale. Il y a donc bien un effort particulier de ces collectivités dont il faut bien tenir compte, particulièrement pour les zones de montagne.
Ces particularités ont des conséquences financières particulièrement lourdes : bien que ces stations de sports d’hiver soient en capacité d’autofinancer leur investissement avec une marge d’autofinancement courant de 92 % (contre 93,1 % en moyenne mais 91,3 % pour l’ensemble des communes touristiques), leur dette explose avec un taux d’endettement (dette/RRF) de 110,3 %. Les communes touristiques du littoral sont également sous pression mais dans une bien moindre mesure avec un taux de 89,1 %, pour une moyenne nationale de 82,3 %.
Cet été, si vous voulez passer des vacances dans un lieu financièrement sain, mieux vaut donc les passer sur le littoral qu’en montagne, dont les comptes présentent beaucoup de… hauts et des bas.