La direction régionale de l’Insee a informé la ville de Béziers d’un chiffre de population légale millésimé 2008 en légère baisse : 73 315 au lieu de 74 189 habitants un an plus tôt.
Le chiffre a été contesté par le sénateur-maire UMP de Béziers Raymond Couderc, en amont du dernier conseil municipal le 4 janvier.
Pour justifier sa surprise, le maire met en avant la croissance importante, après 2006, des délivrances de permis de construire et déclarations de travaux : les 720 de 2005 ont été suivis de 981 en 2006, 841 en 2007 et 897 en 2008. Une évolution qui se poursuit en 2010, avec « un record » à 1 100.
Impact sur la DGF : 100 000 euros – Le maire de Béziers a indiqué avoir adressé un recours gracieux à la ministre de tutelle de l’Insee, la ministre de l’Économie Christine Lagarde. Il y souligne « l’exploitation politique qui ne manquerait pas d’être faite de ce chiffre inexact », ainsi que les conséquences sur la dotation globale de fonctionnement. La baisse de la DGF serait de l’ordre de 100 000 euros, évalue la commune.
« Ce qui nous gêne, poursuit Emmanuel Noirot, directeur de la communication, ce n’est pas le panel de 8 % de logements, mathématiquement exact sur 6 ans, mais que les îlots ont été pris au hasard sans vérifier si des bouleversements s’y étaient produits. On additionne les îlots où on a démoli et ceux où il y a des résidences de vacances, sans les compenser par les îlots où on a fortement construit. »
Le chiffre de la population est une donnée sensible à Béziers, d’autant plus vigilante sur son attractivité que la commune se situe dans un département, l’Hérault, dont le taux de variation annuel moyen de population (+ 1,5 % depuis 1999) est le deuxième de métropole après la Haute-Garonne.
Privilégier les données de 1999 – De son côté, l’Insee Languedoc-Roussillon souligne son « partenariat étroit avec les communes » et recommande sur son site www.recensement.insee.fr d’analyser les évolutions sur des périodes d’au moins cinq ans. « En attendant les populations légales millésimées 2011, la référence à privilégier est la population de 1999 ».
L’Insee indique que près de 350 articles de lois ou de codes se réfèrent à la population de chaque circonscription administrative, prise en compte pour l’organisation des communes ou la vie quotidienne : dotations de l’État aux communes, nombre de conseillers municipaux, conditions d’implantation des pharmacies, constitution de communautés d’agglomération, barèmes de certaines taxes… L’enquête annuelle de recensement 2011 débutera le 20 janvier.
Thèmes abordés
Régions