Bien qu’en hausse de 1,1 % par rapport à l’exercice précédent, le budget primitif 2011 adopté le 20 décembre par la région Champagne-Ardenne (672 millions d’euros) s’astreint à un régime minceur. Hormis les 2 % de hausse de sa masse salariale, le conseil régional poursuivra son effort de réduction des dépenses internes de fonctionnement, avec un objectif de – 10 % en 2011. Certains postes qualifiés « d’inflationnistes » sont plus particulièrement ciblés : énergie, déplacements, papier, affranchissement, télécommunications, réceptions.
D’autres mesures complètent ce dispositif, tels que le remplacement des subventions par des avances remboursables et la limitation de l’attribution des aides individuelles aux seuls étudiants d’origine champardennaise. La Région renonce aussi provisoirement à soutenir des chantiers dont le financement n’est plus assuré par les autres financeurs (restauration de l’abbaye de Clairvaux, reconstruction du Frac).
Côté recette, le conseil régional a voté une augmentation de 3 euros du montant de la taxe additionnelle sur les cartes grises, qui passera de 32 à 35 euros.
La région a par ailleurs choisi de maîtriser son endettement afin de réduire le poids de ses frais financiers, en n’inscrivant que 132 millions d’emprunt pour 2011, soit une diminution de plus de 10 millions d’euros par rapport à 2010.
Cette chasse au gaspi résulte, selon le président de Région Jean-Paul Bachy, de plusieurs facteurs : une « perte d’autonomie », avec « 91,5 % des recettes de fonctionnement unilatéralement fixées par l’Etat, contre 48 % en 2008 » ; un écart de 114 millions d’euros, de 2005 à 2010, entre les compétences transférées et leur compensation financière ; et enfin « le gel des dotations d’Etat ». « Autant le dire clairement, la décentralisation est morte », estime le président de l’exécutif champardennais. La Région maintiendra néanmoins son effort d’investissement dans les secteurs de la formation, de l’économie et de la recherche.
Thèmes abordés
Régions