Quelques jours avant le discours de politique générale du nouveau Premier ministre, le président du CESE (Conseil économique, social et environnemental) Jean-Paul Delevoye expliquait à l’émission « C dans l’air » que « le système financier entre l’Etat et les collectivités locales les condamne à l’asphyxie budgétaire ». Aussi, pour l’ancien maire de Bapaume (Nord-Pas-de-Calais), « il faut remettre à plat le contrat entre l’Etat et les collectivités ».
André Laignel, président du Comité des finances locales, n’est pas contre l’idée de « repenser le contrat avec l’Etat », mais il considère que « c’est l’inverse qui est fait », puisque « la baisse des dotations n’est pas un contrat, mais une contrainte ».
En matière de réduction des dépenses publiques, toute la difficulté de l’exercice par lequel il est demandé un lourd tribu aux collectivités locales (10 milliards d’euros), consiste à trouver une méthode juste et surtout efficace.
Une fois épuisés les 3 ressorts brandis depuis 6 mois comme autant de menaces (hausse des impôts locaux, coup de frein sur les investissements et suppression de services publics), d’autres pistes vont-elles – enfin – être explorées ?
Pour Jean-Paul Delevoye, « la faiblesse de la France à l’échelon central sera compensée par la force des territoires », qu’il faut rendre « attractifs », renchérit le politologue Dominique Reynié, directeur générale du think-tank Fondapol.
Il suggère de « trouver de nouvelles ressources, mutualiser les dispositifs, coopérer, faire des plans de développement économique » à l’échelle d’une « métropole urbaine assez vaste ».
Défenseur de l’impôt comme « outil de développement », Jean-Claude Boulard, réélu à la mairie du Mans, se résout à admettre que « seuls les équipements porteurs de recettes échapperont au repli ». Et pour André Laignel, « les collectivités locales sont un des leviers de croissance les plus importants à condition d’orienter la dépense vers l’investissement et la modernisation du pays ».
Des ressources existent dans les territoires. Aux élus de s’en saisir pour ne plus subir, ou le moins possible, le diktat de Bercy.
Thèmes abordés