A part Lille et Marseille, les grandes villes françaises présentent une situation financière saine, selon le dossier publié dans Les Echos le 9 décembre 2013.
Sur les 10 collectivités analysées par l’Institut Montaigne(1), 7 affichent une capacité de désendettement de 5 ans et moins. Un résultat plutôt rassurant pour les nouvelles équipes qui prendront la relève à l’issue des prochaines élections municipales.
Tout en ayant dans l’ensemble plutôt massivement accru leurs dépenses d’équipements entre 2008 et 2012, la plupart se sont efforcée de jouer sur l’autofinancement plutôt que sur le recours à l’emprunt.
Et 6 d’entre elles ont même réussi soit à stabiliser leur dette, soit à la réduire, tandis que Lille (encore) et Paris l’ont alourdie.
Grâce à cet endettement maîtrisé, les prochains élus disposeront de marges de manœuvre suffisantes pour contracter de nouveaux emprunts, mais tout en restant raisonnables, car si les recettes de fonctionnement ont été plutôt dynamiques sur le mandat qui s’achève, la situation à venir sera d’un tout autre acabit.
S’il est acquis qu’il ne faudra plus compter sur la progression des concours de l’Etat et pas davantage sur les subventions pour gonfler ses ressources, qu’en sera-t-il du produit fiscal ?
Levier fiscal – Avec des progressions de + 11 % (Strasbourg) à + 32 % (Marseille, du fait de réduction d’abattement), les recettes issues des impôts locaux ont bénéficié dans l’ensemble de bases dynamiques (accroissement démographique et richesse des habitants) confortées par des hausses de taux en début de mandat.
A l’exception de Lille (pas de chance) et Marseille dont les bases sont moins riches qu’ailleurs, les autres grandes villes devraient, même sans utiliser le levier fiscal, profiter encore d’un terreau dynamique.
Mais l’Institut Montaigne intègre dans son étude la place croissante de l’intercommunalité et ne manque pas d’alerter sur les reports de charges du fait des transferts de compétences.
Ainsi, dépenses et dette des EPCI s’envoleraient sauf à Lille Métropole ! Il faut toujours se méfier des chiffres.
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