Ce sont 740 citoyens-mystères et habitants qui sont allés auditer près de 200 villes volontaires avec des demandes de renseignements, d’actes (de naissance, de mariage, de décès, d’inscription sur les listes électorales) ou encore des réclamations, selon les mêmes scénarii. Tous les modes de contacts (téléphone, mails, courriers et visites) ont été testés.
Et le résultat est sans appel… « Les villes à taille humaine ont les meilleurs scores : les 20 premières du classement général ont moins de 30 000 habitants », constate Halimah Pujol, responsable secteur public du Groupe Afnor. Sarlat cette année remporte le palmarès, suivie d’Amboise.
Les moins bons scores des plus grandes villes s’expliquent probablement par le flux plus important de personnes à accueillir, mais aussi par le fait que les mairies annexes ont un niveau de qualité moindre.
« Il y a 20 points d’écart entre le score des hôtels de ville (avec une note de 71,7 sur 100) et celui des mairies annexes (51,6 sur 100) » souligne Halimah Pujol. Ces dernières ont plus souvent des problèmes de signalétique, et des horaires d’ouverture plus restreints.
Les canaux directs les plus efficaces – « Un habitant est mieux servi s’il utilise les canaux directs, notamment le téléphone (avec une note de 86,6 sur 100) et la visite physique (71,3), plutôt que de s’adresser à sa mairie via les canaux à distance. La prise en charge de l’usager via le mail et le courrier, avec respectivement des notes de 66,4 et 55,9, obtient de moins bonnes performances », souligne Halimah Pujol.
Comme l’année passée, la prise en charge de l’usager est meilleure sur le début de son parcours (accès et information orientation). Le traitement de la demande et des réclamations est plus difficile.
Encore des efforts sur les réclamations – « La gestion des réclamations n’est pas incarnée dans la collectivité. Tout est très dispersé dans les services, et la responsabilité en est donc diluée. C’est un axe d’amélioration sur lequel nous travaillons », reconnaît Nathalie Mondanel, chargée de mission auprès du DGS de la ville de Clermont-Ferrand sur le projet de la modernisation de la collectivité. Participant pour la première fois au baromètre, Clermont a eu la bonne surprise d’arriver deuxième des villes de plus de 100 000 habitants, après Bordeaux, et avant Paris.
« Suite aux résultats du premier baromètre, nous avons organisé une enquête de satisfaction. Nous avons également mis en place des procédures pour le suivi des réclamations. L’objectif est d’homogénéiser les pratiques des différents pôles. Nous avons formalisé les délais de première réponse, et étudié comment traiter sur le fond ces réclamations », ajoute Séverine Geffroy, responsable du pôle citoyenneté et solidarité à la ville de Betton, qui a obtenu le prix de la meilleure progression.
Améliorer ses procédures – Les résultats du baromètre sont souvent à peu près en ligne avec les études d’opinion. « Cependant, le baromètre nous permet de nous comparer aux autres collectivités, de voir nos marges de progression », souligne Séverine Geffroy. « Nous allons pouvoir identifier les chantiers d’amélioration à partir d’une base qui est factuelle et donc consensuelle. Les agents ne percevront pas comme un jugement les résultats du baromètre, qui découle d’une enquête mystère, contrairement peut-être à une enquête d’opinion qui est perçue comme moins objective », souligne Nathalie Mondanel.
Motiver les équipes – Sur les projets comme ceux de la qualité de l’accueil, il y a un enjeu au quotidien : il faut réussir à maintenir l’effort des collaborateurs sur la durée. Le baromètre devient alors un outil de management. « Avoir remporté la deuxième place des plus de 100 000 habitants est un facteur de motivation supplémentaire pour les agents, et cela permet de valoriser leur travail », explique Nathalie Mondanel.
La mention spéciale obtenue par Betton est aussi un élément qui va être repris en communication interne. « Cela nous permet de valoriser le fait qu’il y a eu des efforts de fait, et que ces efforts ont été remarqués. Ce résultat touche et concerne la collectivité entière. Car si l’accueil est la vitrine, derrière, les services doivent faire remonter les bonnes informations au bon moment », conclut Séverine Geffroy.
Références