39 milliards d’euros. C’est le montant de l’épargne brute des collectivités en 2012, tel qu’établit par la récente note de conjoncture de la Banque Postale.
Au regard de cette somme, on se dit que le secteur public local n’est pas si mal en point qu’on pourrait le croire.
D’autres indicateurs, tels que l’évolution de l’investissement des communautés urbaines, par exemple (+ 13 % en 2012), sont éloquents.
Au regard de ces chiffres, on est en droit de penser qu’un effort de solidarité entre groupements de communes riches et pauvres de 360 millions d’euros au titre du Fpic, n’est somme toute pas si insupportable.
De même, par extension, on peut considérer que l’effort représenté par la décrue des concours de l’Etat, de 4,5 milliards pour 2014 et 2015, peut être digéré. A condition toutefois que l’on prenne en compte la disparité des situations des uns et des autres.
Car ces données, consolidées, perdent en effet pour partie leur sens lorsque l’on zoome sur tel ou tel budget local. C’est la raison pour laquelle les arguments de ceux qui réfutent en bloc à la fois l’idée d’une différentiation du montant de la baisse des dotations par niveaux de collectivités tout en remettant en cause le principe même de la péréquation horizontale surprennent.
« Confondre les deux sujets (la baisse des dotations et la péréquation) aboutirait à une usine à gaz, et exonérerait le gouvernement de résoudre réellement les écarts de richesse », avancent les défenseurs des avantages acquis des collectivités.
Hélas, dans le même temps, ces derniers s’emploient à dézinguer le Fpic. Ainsi, ce fonds ponctionnerait des groupements riches, mais solidaires entre ses membres… On a vu des arguments plus percutants…
Certes, il semble nécessaire de mieux prendre en compte l’effort fiscal des groupements concernés. Mais qu’à cela ne tienne, il suffit de mieux pondérer ce critère, d’ores et déjà pris en compte.
Assez de tartufferie. On peut être opposé à la correction des inégalités entre territoires. On peut affirmer que la pauvreté résulte d’une mauvaise gestion. Chacun appréciera. Mais que l’on cesse d’avancer masqué. Personne n’est dupe.
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