La mobilisation générale pour assurer les besoins en financement des collectivités locales porte ses fruits. Un rapide calcul de toutes les forces en présence en 2013 aboutit à une offre de prêts de plus de 20 milliards d’euros.
Les principales banques commerciales vont renouveler leurs engagements de 2012, soit : 500 millions d’euros de la Société générale ; 4 milliards de la Caisse d’épargne ; 1,5 milliard du Groupe Crédit mutuel ; et probablement 3 milliards du Crédit agricole.
Auxquels il faut ajouter pour les deux premières les fonds communs de titrisation montés avec des investisseurs institutionnels, soit 1 milliard d’euros chacune.
Du côté des financeurs publics, la Caisse des dépôts pourrait disposer d’environ 5 milliards d’euros dans le cadre des 20 milliards promis par François Hollande pour la période 2013/2017 et la Banque postale de 3 à 5 milliards. Précisons toutefois que ces enveloppes s’adressent aussi aux hôpitaux.
Enfin, la Banque européenne d’investissement porte son offre de crédit en France à 7 milliards d’euros contre 4 milliards en 2012, à répartir entre secteurs public et privé.
Offre supérieure à la demande – « Une bonne nouvelle, pour Franck Claeys, chargé de finances à l’Association des maires de grandes villes de France, car il est fondamental de sortir d’une logique de financements administrés dans laquelle les collectivités étaient embourbées depuis deux ans ».
Le retour à une situation de marché classique se profile et donc de la concurrence, confortée par une offre qui s’annonce d’ores et déjà largement supérieure à la demande.
De fait, il faut s’attendre à un coup de frein des investissements non seulement à l’approche des élections municipales, mais aussi à cause de la diète imposée aux dotations de l’Etat qui réduit la capacité d’autofinancement des collectivités locales.
Dès lors, faut-il enfin espérer une baisse des marges ? « Pas immédiatement, prévoit Franck Claeys, car une majorité de la liquidité est assurée avec une logique de titrisation qui impose de garder des rémunérations conséquentes pour les investisseurs ».
Sans oublier une situation de quasi oligopole autour de trois grands acteurs bancaires. De la difficulté (bien française) d’inverser une tendance.
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