L’agence Fitch Ratings lui a attribué la note AA, avec perspective stable. « Les notes de la région Bretagne reposent sur des performances budgétaires solides, un faible endettement, une gestion sophistiquée et un profil socio-économique favorable », indique l’agence.
« Cette appréciation souligne la crédibilité de la prospective financière régionale : malgré la très forte progression attendue de l’emprunt régional, Fitch reconnaît que notre collectivité dispose des moyens et de la volonté de conserver un profil financier soutenable et un endettement maîtrisé », décrypte Ludovic Magnier, directeur des finances et du budget de la région Bretagne.
Seules deux régions françaises, l’Ile de Franc et Rhône-Alpes, sont actuellement créditées du fameux triple A par Fitch, cette note tenant compte de leur potentiel économique et du poids de leur PIB régional.
Plus comparable à la Bretagne, la région Midi-Pyrénées, quant à elle, a été classée AA+, en raison de perspectives d’investissements beaucoup moins élevées que la Bretagne.
De 2013 à 2018, la région Bretagne s’apprête en effet à mobiliser près d’un milliard d’euros dans le cadre du financement de la future ligne ferroviaire à grande vitesse (LGV).
Sur ce montant, une partie importante a déjà été sécurisée auprès de la Caisse des dépôts (415 millions d’euros) et de la Banque européenne d’investissement (300 millions).
Il reste donc environ 300 millions à trouver. « Nous avons engagé une réflexion sur les financements alternatifs, et nous devions passer les pré-requis nous permettant ensuite de mobiliser des financements extérieurs », explique Ludovic Magnier. Cette notation garantit donc aux investisseurs la qualité de la « signature » bretonne. Sans être obligatoire, elle devrait permettre de faciliter les opérations le moment venu.
3e région européenne – D’autant qu’elle se double d’une seconde appréciation, elle aussi très positive, décernée par l’agence de notation extra-financière Vigeo. Fondée par Nicole Notat, cette structure s’attache à mesurer la performance sociale et environnementale de la collectivité, à travers toute une batterie d’indicateurs. Et la Bretagne se hisse à la troisième place des régions européennes ainsi auditées, derrière l’Ile-de-France et le land allemand de Rhénanie du Nord.
« C’est une manière de confirmer que la notion de performance est globale, et cela renforce la légitimité de nos démarches internes, souvent méconnues », se félicite le directeur des finances.
Cette initiative de notation, encore relativement marginale parmi les collectivités, pourrait faire école à l’heure où la rigueur financière les contraint à faire preuve d’imagination pour financer leur développement.
D’autant que la démarche n’est pas très coûteuse (la Bretagne a consacré 50 000 euros HT à cette double notation), mais elle requiert de la rigueur et nécessite une bonne culture de la prospective.
A présent, la Bretagne, dont les débats budgétaires se dérouleront à partir du 7 février, estime être en ordre de marche pour pouvoir faire appel aux investisseurs.
Si elle était décidée, une telle opération nécessiterait environ trois mois pour être opérationnelle, assure le directeur des finances.
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