Caractéristique, la question du sens. Les agents associent à leurs missions des valeurs de proximité, de service à la personne, qui ne sont pas celles portées par les élus.
Les auteurs de l’étude soulignent que « dans certains cas, l’intervention de ces derniers est même jugée négative sur la qualité du service (politisation, clientélisme, etc.) ».
La complexité de la décentralisation rebute – Pour les agents, la décentralisation elle-même n’a plus rien d’un mythe mobilisateur, portant à l’inverse une dynamique négative.
« Il y a une complexité de la décentralisation, sa complexité rebute, les changements incessants désorientent, d’où un discours sur la décentralisation réduit à sa dimension de transfert de charges. Ce transfert, compris comme une sorte de ‘bon débarras’ de la part de l’Etat, peut de plus avoir des effets indirects pour les agents : […] une augmentation de leur charge de travail », pointe l’enquête.
Autre point délicat : le management paraît paralysé par le poids des organisations, laissant une place déterminante à la relation interpersonnelle avec le manager et les collègues.
Particulièrement fragilisés, les encadrants de proximité semblent dépossédés de tout pouvoir de décision (qui reste centralisée et systématiquement validée par les élus).
De leur côté, les insatisfactions sur la reconnaissance se cristallisent autour de l’arbitraire ressenti dans l’attribution des primes et de l’observation d’abus, certes minoritaires, mais généralement non sanctionnés.
Le statut ne rassure plus – Les auteurs de l’étude relèvent que la référence à la souffrance au travail apparaît davantage que dans les entretiens avec des salariés du privé.
Même le statut propre à la fonction publique ne semble plus rassurer les agents, qui évoquent la crainte d’une éventuelle remise en cause de la sécurité de l’emploi ou des niveaux de salaire jugés trop faibles, sans qu’ils ne soient justement associés à la sécurité de l’emploi.
Le malaise est encore plus marqué chez les catégories C, qui cumulent deux fragilités :
- une conjoncture économique difficile qui renforce leur insécurité économique
- et un horizon professionnel souvent remis en cause par l’obstacle des concours.
Argent + perspective = épanouissement – « Pour les autres agents, ceux qui sont parvenus à passer B et/ou des C qui travaillent dans de grandes collectivités (grandes mairies en particulier), la question est moins prégnante. […] De manière générale, le regard porté sur la FPT est très lié à la capacité à boucler ses fins de mois et à avoir une perspective. Si ces deux conditions ne sont pas réunies, la FPT est perçue comme un piège pour les agents. Quand ces deux conditions sont réunies, alors est ouverte la possibilité d’un épanouissement des agents », nuancent les auteurs de l’étude.
Au mois d’octobre, l’enquête « Climat social 2011 » de l’observatoire de Cegos montrait une fonction publique territoriale moins insatisfaite de son sort que les autres versants de la fonction publique et que les salariés du secteur privé.
Thèmes abordés