Tous les signaux sont au rouge dans la restauration collective. « Les activités y sont particulièrement accidentogènes et usantes physiquement et psychologiquement », souligne Gwenaëlle Perche, responsable de la prévention des risques professionnels et de l’amélioration des conditions de travail du centre de gestion de la Haute-Garonne (742 collectivités affiliées, 18 000 agents). Il en résulte un taux d’absentéisme élevé pour raison médicale : 8,5 % dans la restauration collective, d’après l’enquête que le centre interdépartemental de gestion (CIG) petite couronne (375 collectivités affiliées, 15 000 agents) a menée, en 2022, auprès d’un panel de 500 agents, contre 7,3 % pour l’ensemble du personnel.
Cumul de tâches physiques
Port de charges (denrées, matériel de cuisine, chaises…), chariots difficiles à manier, plonge, ménage, etc., le cumul de tâches physiques, pénibles pour les agents, est, à la longue, éprouvant. « La moitié des accidents du travail avec arrêt de plus de quatre jours est causée par les manutentions manuelles », constate Séverine Demasy, experte en assistance-conseil de l’INRS, qui note également la part importante des chutes et des glissades, ainsi que les blessures provoquées par les couteaux et les allergies cutanées ou respiratoires dues à l’usage de produits nettoyants. Sans compter le mal de dos et autres troubles musculosquelettiques (TMS). L’environnement de travail accroît les risques. « Il y a de fortes contraintes temporelles, une réglementation sanitaire à respecter, ou encore la crainte d’aléas [pannes, cuissons, etc.] », pointe Séverine Demasy. En clair, pas question de retarder un service : le déjeuner n’attend pas ! Et il doit respecter des critères stricts de qualité.
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Gazette des Communes