Une nouvelle étude sur l’emploi public qui confirme les tendances des années précédentes. La baisse des effectifs se poursuit lentement mais sûrement dans l’ensemble de la fonction publique et plus nettement dans la territoriale.
Un chiffre à mettre en corrélation avec la chute du nombre des contrats aidés, décidée par le gouvernement en 2017 : il avait alors annoncé une baisse de 30% de ces contrats de réinsertion. Une mesure qui continue d’impacter fortement la territoriale, en particulier les petites et moyennes communes, comme le confirme l’étude sur l’emploi dans la fonction publique, publiée par l’Insee jeudi 9 avril.
Ex contrats aidés devenus contractuels
Ainsi en 2018, les effectifs diminuent de 16 000 personnes. Une baisse de 0,8% plus marquée encore qu’en 2017 et 2016 (- 0,4 %). Une érosion que l’institut explique « par la disparition de 29 200 postes de contrats aidés ». Une perte sèche pour les collectivités qui n’est compensée qu’en partie par une augmentation constante du nombre de contractuels. Au total, au 31 décembre 2018, les effectifs de la fonction publique territoriale, y compris les bénéficiaires des contrats aidés, s’élevaient à 1 million 954 agents et affiliés.
Pour autant, la disparition progressive de ces contrats d’accompagnement n’a pas mis à l’arrêt les recrutements puisque hors contrats aidés, l’emploi augmente de 13 200 postes, soit une légère hausse (+ 0,7 %) par rapport à 2017 dans la fonction publique territoriale.
Parmi eux, beaucoup sont ne sont pas titulaires mais contractuels et sont bien souvent d’anciens bénéficiaires du dispositif. En 2018, quelques 11 700 personnes étaient employées en contrat aidé fin 2017. Au total, plus d’un quart des agents sont employés à temps partiel dans les collectivités.
Le bloc communal particulièrement impacté
La baisse des effectifs la plus marquée est constatée à l’échelon communal (- 16 500 agents). Des chiffres qui ne traduisent pas exclusivement la disparition des contrats aidés. Les transferts de compétences au profit des intercommunalités ayant un impact certain. D’après l’Insee, 11 000 agents employés fin 2017 dans des communes et des établissements communaux travaillent dans une structure intercommunale en 2018.
Un phénomène particulièrement observé par les chargés d’études de l’Insee, à Orléans, Cholet, Évreux et Metz. En contrepartie, l’emploi croît nettement dans les établissements intercommunaux et enregistre une hausse de 2,2%.
Les femmes toujours majoritaires et des départs qui s’accélèrent
Autre enseignement de cette étude, les femmes sont toujours plus nombreuses dans les trois versants de la fonction publique. Pour la territoriale, le pourcentage d’agents féminines passe de 61 % à 61,2 % entre 2017 et 2018.
Par ailleurs, le ratio « entrée-sortie » se détériore dans les collectivités et il est particulièrement marqué pour les agents titulaires. Pour ces derniers en effet, les entrées diminuent de 8,1 % et les sorties augmentent de 7,7 %. Un phénomène qui pourrait s’expliquer par des départs à la retraite non remplacés ou, si c’est le cas, par des agents contractuels. Pas moins de 41, 1 % des agents sont âgés de 50 ans et plus, ce qui fait de la territoriale, le versant le plus âgé de la fonction publique.
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