Quelles mesures concrètes avez-vous prises pour prévenir l’absentéisme ?
Nous avons recruté un conseiller prévention en 2011, assisté de 4 assistants de prévention dédiés pour 20 % de leur temps de travail au service de la collecte des déchets, au Conservatoire de Musique, Danse et Théâtre, au sein des services techniques et à l’Opéra. Nous avons constitué un groupe de travail sur le diagnostic RPS et allons proposer au prochain comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) une procédure de maintien dans l’emploi.
Au-delà de ce volet « prévention », nous misons beaucoup sur la formation et le coaching des cadres pour rétablir le dialogue avec les agents et faire baisser l’absentéisme. Une première formation au management a été proposée en 2013. En 2016, nous avons axé sur les RPS avec notamment un « théâtre forum » et un « world café ». Nous avons également mis en place du coaching pour le comité de direction, une formation des N+1 sur la procédure d’entretien professionnel, des sessions dédiées au « pilotage du changement » et prochainement à la « motivation des équipes ».
Ces actions vous permettent-elles d’obtenir des résultats ?
Sur l’accompagnement des cadres, il est encore trop tôt pour le dire. Mais l’expérience nous montre, avec le service de collecte des déchets, que malgré une attention portée à ce sujet et des actions d’amélioration des conditions de travail, les résultats concernant l’absentéisme sont difficiles à obtenir.
Fluidifier les relations peut améliorer l’absentéisme à long terme
Qu’avez-vous pris comme mesures spécifiques au sein du service de collecte des déchets ?
Une prime d’assiduité a été mise en place en 2011. Elle est versée en juin et en décembre sous réserve que l’agent n’ait pas plus de 3 services non faits par an, 5 retards (entre 15 mn et 1 h) par semestre et 3 arrêts de travail par semestre (hors prolongations). Ce système était beaucoup trop complexe et ses effets se sont très vite atténués. Aujourd’hui 12 à 15 % des agents concernés perdent cette prime.
Le taux d’absentéisme très élevé dans ce service (17 %) est notamment lié aux accidents du travail. Accidents eux-mêmes liés à la pratique du « fini parti » qui permet aux agents de la collecte de rentrer chez eux une fois leur tournée achevée. Ils ont tendance à « bâcler » le travail pour pouvoir rentrer plus tôt à leur domicile. Et ils se mettent en danger. La collectivité a souhaité mettre fin à ce fonctionnement et a mis en place un système de badgeage. Les agents ont des locaux et des camions neufs.
Nous avons amélioré leurs conditions de travail mais le bilan n’est pas concluant. Malgré des groupes de travail avec les syndicats, l’élu, le directeur, le CHSCT et des comités techniques paritaires (CTP) dédiés, trois grèves ont éclaté. Les agents estiment s’être fait duper : ils travaillent plus sans gagner plus, pour le moment. Bilan : les absences de tout genre croissent… Il faudrait réussir à instaurer un véritable dialogue et une parole forte et cohérente entre la direction générale et les élus. Je pense que fluidifier les relations peut améliorer l’absentéisme à long terme.
Cet article fait partie du Compte-rendu
Absentéisme : les initiatives locales pour enrayer le phénomène
Sommaire du dossier
- Absentéisme : les initiatives locales pour enrayer le phénomène
- « Tous les motifs pour raison de santé peuvent donner lieu à des politiques adaptées » – Jérémie Vencatachellum
- « Les résultats concernant l’absentéisme sont difficiles à obtenir » – Christophe Bertrand (Grand Avignon)
- « Nous agissons à la fois sur le collectif et l’individuel » – Laurent Peres (Aix-Marseille-Provence)
- « L’absentéisme est souvent lié à un problème d’organisation » – Carole Brevitaz (CDG des Bouches-du-Rhône)
- « Les facteurs influant sur l’absentéisme sont organisationnels, structurels et conjoncturels » – Agnès Battimelli (CDG des Bouches-du-Rhône)
- « Le statut offre des possibilités qu’on peut exploiter au maximum » – Vincent Bonnafoux
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