Vous ne l’aviez pas encore remarqué ? Nous sommes entrés dans la campagne pour l’élection présidentielle ! Ou, plus exactement, dans cette période particulière pendant laquelle, pour évaluer son poids politique et pour exister médiatiquement, chaque candidat, déclaré ou non, y va de sa provocation.
Au palmarès des incendies volontairement allumés, la nouvelle charge des Républicains contre le statut tient, à ce jour, la première place.
Attaque systématique
Une attaque violente contre ces fonctionnaires trop nombreux, qui ne travaillent pas assez et sont inamovibles car rivés à un statut surprotecteur. Il faudrait donc « dégraisser la fonction publique ».
Les solutions préconisées ? Diminuer mécaniquement le nombre d’agents et réserver le statut uniquement à ceux qui sont chargés d’activités régaliennes. C’est donc une très grande partie de la FPT qui serait visée par une telle révision générale des politiques publiques, qui, soit dit en passant, ferait fi du principe de libre administration des collectivités territoriales.
Mais il ne faut pas inverser « projet » et « outil ». Les fonctionnaires exercent des métiers, faut-il le rappeler, répondant aux besoins des usagers et assurant des missions de service public qui dépassent le cadre de notre sécurité.
Le modèle français relève d’éléments géographiques, historiques, mais aussi de choix politiques, certes différents de ceux rencontrés dans d’autres pays. Il n’existe d’agents « que » pour assurer ces services d’intérêt général : un principe fort, garanti justement par le statut et le concours.
Objectifs sociétaux
Exigeons des politiques qu’ils envisagent la question en termes d’objectifs et non de moyens : quels sont les objectifs sociétaux et les moyens de les atteindre ? Qu’ils mettent en balance le « coût » des agents avec la « valeur » qu’ils créent.
A travers une telle analyse objective, certains, peut-être, oseraient affirmer que nous n’avons plus les moyens d’assurer ce modèle français. Mais énonceraient-ils tous les services auxquels nous devrions, un jour, renoncer ? En période électorale, un tel discours serait nettement moins vendeur…
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