L’objectif du plan national visant à multiplier par 3 les caméras ne pourra être tenu, selon le rapport
Le gouvernement devra-t-il revoir ses ambitions en matière de vidéosurveillance ?
Selon un rapport d’information du député (Ump) Guy Geoffroy, l’objectif du plan national d’équipement visant à multiplier par trois le nombre de caméras publiques en France ne pourra être tenu. « Il semble qu’il sera très difficile de parvenir à l’objectif de 60 000 caméras de voie publique, soit environ une caméra pour 1 000 habitants, à la fin 2011 » indique le parlementaire. « Pour la seule année 2009, les subventions du fonds interministériel de prévention de la délinquance ont permis de financer 5 013 caméras, permettant de faire passer le parc français de caméras de voie publique à 27 000 » précise-t-il, avant d’ajouter que « l’enveloppe pour 2010 devrait permettre de financer environ 10 000 caméras supplémentaires ». En clair, la France devrait compter 37 000 caméras de vidéosurveillance à la fin 2010. Un chiffre bien en deçà des 60 000 caméras annoncées pour 2011. En revanche, « en maintenant le rythme actuel, cet objectif raisonnable et qui ne traduit pas un recours disproportionné à la vidéoprotection, pourrait être atteint en mobilisant le Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) une année supplémentaire, soit jusqu’à la fin de 2012 », propose Guy Geoffroy, selon lequel cette prorogation « serait très utile pour les élus locaux qui se lancent dans des projets parfois coûteux et qui sauraient dans quel horizon temporel ils peuvent prévoir leurs investissements ».
60% du FIPD consacrés à la vidéo
Le rapport évoque par ailleurs le poids de la vidéosurveillance dans l’enveloppe globale du FIPD. Conformément aux priorités définies par un circulaire du 5 mars 2010, le député rappelle notamment que 60% du fonds seront consacrés en 2010 à la seule vidéosurveillance. Une proportion vivement dénoncée par les élus locaux, à l’instar du sénateur (PS) Charles Gautier, président du Forum français pour la sécurité urbaine, qui rappelait récemment, dans les pages de la Gazette, que « la prévention de la délinquance ne pouvait se réduire à la vidéosurveillance » et qu’il fallait « malheureusement s’attendre à ce que des pans entiers de la prévention comme la lutte contre la toxicomanie, la prévention des violences familiales ou les dispositifs de sortie de prison se retrouvent prochainement sans moyen ».
Références
Thèmes abordés