Au sortir d’un marathon de quatre mois de nĂ©gociations avec le nouvel exĂ©cutif dĂ©partemental, les sapeurs-pompiers de la DrĂ´me ont dĂ©cidĂ© de se mobiliser dans la rue. « Notre prĂ©sident nous demande de faire 1,2 million d’économies en nous imposant des suppressions de postes et des regroupements de casernes. Toutes nos propositions se sont heurtĂ©es Ă des refus Ă moins que nous parvenions Ă trouver de nouveaux financements. Or il ne revient quand mĂŞme pas aux organisations syndicales de trouver de l’argent. Nous sommes dans un dĂ©bat purement politique, ce n’est pas acceptable », s’emporte FrĂ©dĂ©ric Greffe, dĂ©lĂ©guĂ© syndical Sud.
La sécurité invoquée
Une position dĂ©fendue bec et ongle au nom de la sĂ©curitĂ© des DrĂ´mois. « Avec 316 sapeurs-pompiers professionnels et 2400 volontaires, nous sommes Ă la limite en terme d’effectifs, puisque nous avons dĂ©jĂ perdu 13 postes en 2011 », fait valoir le dĂ©lĂ©guĂ© syndical. Autant dire que la perspective de voir 18 postes de nouveau supprimĂ©s passe très mal. « Sur un gros feu sur un site chimique près de Valence, nous avons du mobiliser les hommes des quatre centres de secours principaux et d’autres casernes du dĂ©partement, du coup nous sommes retrouvĂ©s en limite d’effectifs pour assurer un Ă©ventuel autre Ă©vĂ©nement », souligne t-il.
Quant aux regroupements qui devraient se traduire par la fermeture de 19 centres, les sapeurs-pompiers estiment que lĂ aussi ce qui pouvait ĂŞtre fait l’a Ă©tĂ©, alors que lors du dĂ©bat d’orientation budgĂ©taire du Conseil DĂ©partemental en janvier, le vice prĂ©sident en charge de l’administration gĂ©nĂ©rale expliquait que « certains regroupement prĂ©vus depuis 2006 n’ont pas Ă©tĂ© faits ». Ces regroupements inquiètent surtout dans les rangs des volontaires. « La vocation des sapeurs-pompiers volontaires vient surtout de la motivation d’agir sur leur commune. Plus nous Ă©loignerons les centres, plus nous perdrons des vocations. Sans compter que les dĂ©lais d’intervention vont mĂ©caniquement s’allonger puisque nous devrons intervenir plus loin. DĂ©jĂ que nous avons du mal Ă faire accepter notre mission de pompiers par certains employeurs, si nous sommes absents plus longtemps cela ne va rien arranger », se dĂ©sole Jean-Marc Approyan.
Dialogue rompu
Un message que ni les sapeurs-pompiers volontaires, ni les professionnels ne sont parvenus Ă faire passer auprès de leur nouveau prĂ©sident. « Nous avons fait des efforts. Nous avons notamment proposĂ© de rebasculer vers 1607 heures alors que nous sommes Ă 1583 heures par an aujourd’hui. Cela sauvait 6 postes, nous espĂ©rions que ce geste serait compensĂ© par un de mĂŞme ampleur de la part du dĂ©partement, or on nous parle d’un poste », dĂ©plore FrĂ©dĂ©ric Greffe. En dĂ©bat d’orientation budgĂ©taire, le prĂ©sident du conseil dĂ©partemental est certes restĂ© intraitable sur les Ă©conomies Ă rĂ©aliser, mais moins sur le calendrier des regroupements. « Nous irons en douceur », a-t-il expliquĂ©. Pas de quoi apaiser les tensions.
Montrez la résistance et soyez solidaires avec @pompiers de la Drôme le 13.02 #manifpompiers!De sapeur à colonel! pic.twitter.com/Vibyjjkl1W
— Pompiers Sud Med (@Pompiers_du_Sud) 10 Février 2016
C’est donc dans la rue que les sapeurs-pompiers ont choisi maintenant de s’exprimer. Le 13 fĂ©vrier, Ă Valence, ils promettent une mobilisation de grande ampleur dĂ©passant largement les frontières du dĂ©partement, Ă l’appel des cinq organisations syndicales du SDIS 26 et de la FĂ©dĂ©ration nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). « Nous attendons au moins 2000 Ă 2500 sapeurs-pompiers et de nombreux collègues d’autres dĂ©partements. Sans compter des Ă©lus qui ne s’inscrivent pas dans cette logique de mise Ă mal des SDIS », explique le syndicaliste. Eric Faure, prĂ©sident de la FNSPF a dĂ©jĂ promis qu’il serait lĂ .
Thèmes abordés



