Après la tempête Xynthia, qui a causé la mort de 53 personnes dans l’ouest et le sud-ouest, Nicolas Sarkozy a annoncé le 16 mars en Vendée qu’il n’y aurait plus de construction en zone inondable et que les sinistrés ne pourraient pas revenir vivre là où existent des risques mortels.
Pour la deuxième fois depuis la catastrophe du 28 février, le président de la République s’est de nouveau rendu dans les deux départements les plus touchés : la Vendée, qui, avec 29 morts, paie le plus lourd tribut, et la Charente-Maritime (12 morts).
Selon les assureurs, les dégâts se montent à 1,5 milliard d’euros dans ces départements. 1.000 maisons ont été sinistrées et 767 personnes ont été évacuées en Vendée, la Charente-Maritime comptant de son côté 5.000 maisons sinistrées et 2.000 évacués, selon Nicolas Sarkozy.
Le 1er mars, le chef de l’Etat était venu annoncer le déblocage d’une aide d’urgence de 3 millions d’euros, un plan digues, un plan ostréïculture ainsi qu’une enquête interministérielle sur les causes de la catastrophe.
Quinze jours plus tard, il est revenu pour booster le processus de reconstruction et dire aux habitants que l’Etat ne laissera pas tomber les sinistrés de la tempête. Je n’accepte aucun fatalisme dans l’analyse des causes de ce drame, a-t-il affirmé, lors d’un discours au conseil général, à la Roche-sur-Yon.
Selon lui, la catastrophe du 28 février n’est pas seulement le produit d’événements climatiques, mais aussi le résultat d’une cascade de décisions litigieuses ou contraires au bon sens, de négligences, de prescriptions non respectées, d’expertises négligées.
Généralisation des PPR
Il a rappelé que, sur 864 communes inondables en France, seules 46 dispos(ai)ent d’un plan de prévention approuvé. La situation n’est pas meilleure pour les autres risques, incendies de forêts, risque sismique. Ce n’est plus tolérable, a-t-il déclaré. Nous n’autoriserons aucune reconstruction dans les zones où il y a des risques mortels, a-t-il prévenu.
Quelques heures plus tôt, à l’issue d’une réunion de travail à huis clos à la préfecture de Charente-Maritime à La Rochelle, il avait affirmé à la presse qu’il ne laisserait pas se réinstaller des gens dans des maisons situées dans des lieux où il y a des risques mortels. Je préfère assumer la colère » de certains habitants qui ne seront pas autorisés à revenir plutôt que de mettre des vies en danger. Une fois, ça suffit !, s’est-il exclamé à La Roche-sur-Yon. Naturellement, il ne s’agit pas de passer d’un excès à l’autre, il faut faire la différence entre les risque mortels et les petits risques d’inondation, a-t-il toutefois ajouté.
Nicolas Sarkozy veut également que d’ici trois ans, toutes les communes situées dans les zones à risques soient couvertes par un plan de prévention des risques (PPR).
Le président, qui s’est rendu à Charron (Charente-Maritime) puis à Bouin (Vendée), pour constater les dégâts (maisons détruites, agriculteurs ostréiculteurs sinistrés), a également annoncé la rénovation de toute urgence de 150 km de digues. L’Etat prendra à sa charge 50% des travaux, a-t-il dit, alors que la consolidation d’un km de digue coûte un million d’euros. Il a prévenu que l’Etat s’opposera aux digues immobilières, car les digues ne sont pas faites pour rendre viables les espaces qui peuvent être mortels.
Prévention des risques : les principales mesures annoncées par Nicolas Sarkozy
- Toutes les communes situées dans des zones à risques devront être couvertes d’ici à trois ans par un plan de prévention des risques (PPR) et par un plan communal de sauvegarde (PCS),
- Intégration sans délai par Météo France d’un dispositif de vigilance « vague submersion » dans ses procédures de vigilance météorologique,
- Réforme du système d’assurance des catastrophes naturelles, jugé « inefficace et injuste », en prenant en compte « la nécessité de renforcer la prévention et d’encourager les comportements responsables »
- Présentation du plan « digues » au début de l’été. Les travaux de rénovation des 150 kilomètres de digue endommagés par la tempête seront financés par l’Etat à hauteur de 50%. Au-delà, un plan pluriannuel en faveur des digues » sera financé par l’Etat à hauteur de 40%.